Chapitre 10 : Premier avertissement !!!
Christine descendit de sa voiture, comme tous les matins, et elle alla sonner à la villa. Elle jeta un oeil à sa montre : 7h40. Indira devait être prête.
La porte s'ouvrit et Christine vite une vieille femme qui lui fit d'emblée penser à uns sorcière avec ses longs cheveux blanc sale, ses mains crochues et ses lèvres esquissant un rictus démoniaque.
-Vous devez être Christine, dit la vieille. Rentrez, Indira arrive.
-Je vous remercie, répondit Christine effrayée. Je vais attendre dehors. Il fait beau et...
-Je te dis de rentrer ! s'exclama la vieille en saisissant Christine par le poignet.
De surprise, la jeune femme laissa tomber son sac à mains. La vieille lui serra tant et si bien le poignet qu'elle sentit avec joie ses ongles rentrer dans la chair fraîche et vivante -comme cette nuit.
Christine se débattit mais le spectre blanc lui sauta à la gorge et dévora son cou si fin. Elle déchira son chemisier et elle planta également ses dents dans ses épaules -ses trois dents pourries, alors que Christine hurlait.
-Arrêtez, lâchez-moi !
-Tu vas te taire, lui dit la vieille de sa voix aigre.
Mais Christine n'interrompit ses hurlements qu'au moment où la main aux ongles -aux griffes ? poitus lui trancha la gorge d'une oreille à l'autre.
Lorsqu'Indira sortit de la salle de bains en fixant sa montre à son poignet, elle vit sur le cadran qu'il était déjà 7h50.
-Zut ! s'exclama-t-elle en traversant le couloir.
Une odeur écoeurante envahit ses narines. On aurait dit... du sang chaud. Elle faillit tomber dans les escaliers lorsqu'elle vit Christine sur le pas de la porte. Sa gorge était tranchée et ne tenait plus à son cou que par un lambeau de chair saignant. Deux caillots de sang remplaçaient ses yeux. Son chemisier Christian Dior était déchiré et sa gorge, ses épaules, ainsi que la naissance de sa poitrine étaient... mordus ? hâchés ? Quant à sa jupe, elle était maculée du sang de ses cuisses et de son ventre griffés.
Indira crut qu'elle allait vômir. N'ayant pas le temps d'aller à la salle de bains, elle courut à la cuisine sans ne rien voir autour d'elle. Elle ouvrit la poubelle et rendit. Elle se rinça la bouche et elle se retourna pour voir... sa bouteille de ketchup posée sur la table. Il était écrit en lettres rouges, semblables à du sang bien que la texture soit plus épaisse :
C'ETAIT LE PREMIER AVERTISSEMENT !!!
GARE AU DEUXIEME !!
Indira jeta le flacon rouge dans la poubelle qu'elle noua et qu'elle posa ensuite sur la fenêtre puis à l'aide d'une éponge humide, elle nettoya la table. Ensuite, se disant qu'elle n'allait pas rester avec un cadavre toute la journée, elle alla téléphoner à la police, demandant avant de racrocher qu'on ne lui envoie pas Lorel et Hardy en képi ou elle portait plainte ! Le policier ne sembla pas comprendre grand-chose. Cependant, il acquiesca.
Un quart d'heure plus tard, Indira entendit le bruit des sirènes. Elle venait de téléphoner au bureau pour prévenir qu'elle ne viendrait pas et que Christine, elle, ne viendrait plus jamais.
-Bonjour messieurs, dit Indira aux policiers en songeant qu'ils avaient l'air d'être plus sérieux que les agents "Benêt" et "Gros Ventre".
-Bonjour mademoiselle, dit un policier. Je suis l'agent Hercule et voici mon co-équipier l'agent Davis.
Indira emit un signe de la tête pour acquiescer. Les deux hommes observèrent le cadavre et Davis demanda :
-Quand avez-vous découvert ce cadavre ?
-Tout à l'heure, à 7h50.
-Vous vous souvenez de l'heure précise ?
-Oui parce qu'elle m'avait marquée. En effet, j'ai regardé l'heure tout en fixant ma montre à mon poignet et j'ai vu 7h50. Là, je me suis dit que je devais me dépêcher car Christine passe habituellement me chercher à 7h40, et je suis censée être prête à partir.
-Etes-vous souvent en retard ?
-C'était la première fois.
Davis soupira, fixa les cuisses et le ventre griffés du cadavre et il demanda à Indira :
-Excusez-moi de vous demander une telle chose, mais pouvez-vous me montrer vos mains ?
-Je n'ai pas tué mon amie, murmura Indira en lui tendant ses mains aux ongles immaculés.
-Pourtant, ces griffures sont les mêmes que sur vos joues.
-Je sais, gémit Indira. Mais si je vous disais la vérité, vous ne me croiriez pas.
-Quelle vérité ? demanda l'agent Hercule en levant les yeux du cadavre de Christine.
-Je sais qui a tué Christine. Je le sais parce que cette personne m'a attaquée cette nuit dans mon sommeil. Cette villa est hantée par une femme, E. Larsen -j'ignore encore son prénom- et Stéphane. Stéphane m'aide et essaye de me protéger alors que Madame Larsen me tourmente depuis mon arrivée.
-Et moi, je crois, ma petite,, que vous avez besoin d'un bon avocat, et d'un psychiâtre meilleur encore !
Indira resta trois jours et deux nuits en garde à vue, puis la police se rendit bien compte qu'elle n'avait pas tué Christine en comparant la forme et la largeur des ongles avec les griffures, et un cheveu blanc trouvé sur une griffure avec un cheveu blond d'Indira. Plusieurs indices la disculpèrent également, notamment les empruntes dentaires. En effet, la machoir d'Indira n'avait rien à voir avec les traces de morsures à trois dents repérées sur le corps de Christine.
Cependant, leur opinion sur la santé mentale de la jeune fille n'était pas acquise. Ils continuaient à chercher un meurtrier de chair et de sang alors qu'Indira savait qu'il s'agissait d'un spectre.
-Ca y est, c'est fini ? demanda Victor alors que sa soeur montait à côté de lui dans la voiture.
-Oui. Je te remercie d'être venu me chercher.
-C'est normal, voyons. Ce n'est pas tous les jours que sa petite soeur est accusée de meurtre.
Indira soupira. Elle garda le silence jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'appartement du jeune garçon. Ils s'installèrent sur le canapé et burent un thé glacé.
-Maintenant, Indi, dit Victor en posant son verre vide sur la table basse, raconte-moi depuis le début ce qui s'est passé.
-C'est inutile, Vic, répondit Indira en prenant son sac à mains. Tu ne me croirais pas et de toute manière, je suis fatiguée. Ils ne m'ont laissé aucun répit pendant ces trois jours et ces deux nuits.
Indira sortit de son sac son chéquier et son stylo-bille. Elle remplit et signa un chèque de 4000F à l'attention de son frère. Lorsqu'elle lui tendit, il demanda, hésitant :
-Mais... et toi, Indi ?
-Cet argent est à toi, je te le dois et je te dois encore la même chose. Ne t'en fais pas pour moi, j'ai eu mon salaire hier et de plus, j'ai été augmentée.
-Très bien.
-A présent, tu m'excuseras mais je suis épuisée, dit Indira en étouffant un baillement.
Elle posa la tête sur l'accoudoir du canapé de son frère et elle s'endormit.
Son sommeil fut peuplé de rêves dans lesquelles une vieille femme aux cheveux blancs, aux mains crochues et aux yeux vitreux lui répétait d'une voix aigre :
-C'est le premier avertissement, Indira. La prochaine fois, ce sera pire !!
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Wah ! La vieille Larsen commence à devenir dangereuse, vous ne trouvez pas ? ^^
Rendez-vous au prochain chapitre : Emma Larsen |