-Je mesure plus d'un mètre trente, tempêta Eolia. Et puisqu'il en est ainsi, je vais me débrouiller sans toi ! Ne te crois pas indispensable ! Ce n'est pas parce que tu as quatre ans et vingt centimètres de plus que moi que je suis dépendante de toi. Puis de toute manière, être trop grand, c'est horrible, alors !
Puis vive comme le vent, Eolia tourna les talons, regagna la chambre et elle monta sur les bord du coffre, là où il n'était pas cassé, et elle commença à essuyer le dessus d'une étagère. Tout à coup, elle sentit deux mains la saisir par la taille, la soulever et la déposer sur le sol tandis que Mickaël disait :
-Il est inutile que tu aies une jambe cassée pour ton premier vrai voyage en mer, mon capitaine. Et pour la petite histoire, je mesure un mètre quatre ving-dix, donc seulement quinze centimètres de plus que toi !
Il saisit le chiffon qu'Eolia tenait, et surprise, elle demanda :
-Comment sais-tu combien je mesure ? J'ai toujours essayé de cacher ma grande taille et...
-Ne la cache pas, au contraire, dit Mickaël très sérieux.
Puis pour cacher l'attirance qu'il avait pour cette jeune fille qu'il connaissait depuis toujours mais qui le considérait uniquement comme un grand frère, il ajouta en riant :
-Avec tes taches de rousseur et tes yeux trop grands, il n'y a que ta haute taille pour te rattraper sur le plan physique alors...
Et il partit d'un grand éclat de rire.
-Pourquoi es-tu aussi méchant ? demanda Eolia. Je ne te demande rien ! Ni d'admiration, ni ton amitié, ni ton aide alors... pars de mon bateau sur le champ ! Et n'y remets jamais les pieds !
-Je t'aide en mémoire de ton père et de ton frère. Matt est venu me voir juste avant son dernier départ, comme s'il sentait que quelque chose allait lui arriver. Il m'a alors demandé de prendre soin de toi si jamais un jour, il ne revenait pas. Je lui en ai fait la promesse.
-Dans ce cas, je te libère de ta promesse car je ne compte supporter ni ton aide, ni tes insultes jusqu'à mon départ !
-Je n'avais pas l'intention de t'aider jusqu'à ton départ.
-Même jusqu'à ce soir ! Je veux te voir partir immédiatement. Im-mé-dia-te-ment ! Tu comprends ?!
-Pour tout te dire, je comptais t'aider jusqu'à ton retour.
-Mais je n'avais pas l'intention de t'emmener avec moi !
Mickaël la connaissait assez pour savoir qu'elle était sérieuse, et il fut plus blessé qu'il ne l'aurait cru en songeant que dès le début, jamais elle n'avait eu l'intention de l'emmener avec elle. Alors il lança le chiffon qu'il tenait au visage d'Eolia en s'écriant :
-Tu n'es qu'une... une égoïste !
Puis il partit en courant, sous le regard triste d'Eolia. La jeune fille ramassa le chiffon qui était tombé au sol, et elle continua à épouster, perdue dans ses pensées. Mickaël et elle avaient quatre ans d'écart et pourtant, ils s'étaient toujours incroyablement bien entendus, marchant main dans la main, riant aux mêmes plaisanteries, faisant les quatre cent coups ensemble et tout cela sans arrière-pensées.
Pour elle, Mickaël était son grand frère. Ils s'écrivaient ou se téléphonaient lorsqu'ils partient en vacances l'un sans l'autre, même s'ils s'arrangeaient la plupart du temps pour partir ensemble. Puis lorsqu'il eux dix-huit ans, Mickaël dut partir à l'armée. Ce déchirement fut atroce pour les deux jeunes amis, même s'ils s'étaient promis de s'écrire et de se téléphoner souvent. Dès qu'Eolia recevait une lettre de Mickaël, elle récrivait aussitôt. Les deux premiers mois, Mickaël écrivait une fois par semaine et téléphonait le dimanche. Puis ensuite, ile ne fit plus qu'écrire, prétendant que les coups de téléphone lui revenaient plus cher.
Eolia s'activa dans la chambre, à épouster, à dépoussièrer, tout en rageant sur Mickaël. Elle lui en voulait, et en même temps, il lui manquait déjà.
Tout à coup, le coffre grinça et et cèda au reste. Eolia chuta et...
-Ah ma cheville !!!
Elle tenta de se relever, et continua son ménage en boitillant.
Voilà, le chapitre 3 est terminé. Je vais essayer de vous récrire le chapitre 4, car j'ai perdu des pages... snif. J'espère que je me souviendrai bien de ce que j'avais écrit pour ne pas créer d'incohérences. |