Jeudi 6 avril
Le départ, ça y était, elle allait partir !
Eolia jubilait en se levant, ce matin-là. Le jour de ses dix-sept ans, et le jour du départ de l'Hémisphère.
Après une douche et un petit déjeuner rapides, elle se rendit à la petite épicerie le long du vieux port, et elle acheta les dernières denrées périssables. Puis avec ses achats, elle gagna l'Hémisphère.
La veille, elle avait approvisionné le navire en charbon et en nourriture non perissable, ainsi que de vêtements. Et là, elle était prête à partir.
Elle descendit à la chaufferie mettre du charbon dans la chaudière, puis elle se rendit en salle de pilotage, pour démarrer. Elle dirigea le navire sur l'ouest, pour naviguer sur l'Océan Atlantique. Elle fixa la manette sur pilotage automatique et remonta sur le pont. Elle vit Emma, au vieux port. La mère de Mickaël.
Eolia tenta d'ignorer sa déception. Son vieil ami n'avait même pas pris la peine de venir le jour du grand départ. Elle secoua la main afin de rendre son salut à Emma, puis elle gagna l'avant du navire. Là, elle admira le paysage et se perdit dans ses pensées.
Elle allait se sentir bien seule, sans Mickaël. Mais il ne pouvait pas venir avec elle. Elle portait la poisse !
Les cinq membres de l'équipage étaient morts dix ans plus tôt, son père était mort sept ans plus tôt... Elle ne voulait pas qu'il arrive la même chose à Mickaël, lui qui avait toujours été si bon pour elle, qui avait été le grand frère qui lui avait manqué...
Vendredi 7 avril
Eolia descendit en salle de pilotage afin de régler la vitesse de l'Hémisphère. En effet, elle avait un indice à trouver sur cet océan, et ce n'est pas en avançant si vite qu'elle le trouverait.
Elle remit le pilotage automatique et monta sur le pont afin d'apprécier la douceur de l'air marin sur son visage.
-Bonjour Lia. J'espère que tu as bien dormi.
Eolia se retourna et vit Mickaël.
-Que fais-tu sur mon bateau ? demanda-t-elle.
-J'ai dit que je venais avec toi, je n'allais pas changer d'avis au dernier moment.
-Pourquoi ne t'es-tu pas montré hier ?
-Je ne suis pas fou, je sais très bien que tu aurais fait faire demi-tour à l'Hémisphère afin de me ramener à la maison.
-Je peux encore le faire.
-Non. Le départ est le six avril, Lia, tu ne peux plus recommencer aujourd'hui. Voyons, je ne te veux pas de mal, simplement t'aider lors de ce tour des océans, ce n'est pas une torture.
-Je vais t'attraper et te lancer par dessus bord. Tu sais, Eole, le Dieu des Vents, veille sur moi. Si je lui demande de te faire passer par dessus bord, il le fera.
Mickaël sourit et proposa :
-Attrape-moi si tu le peux !
Eolia s'élança à sa suite, mais sa traîtresse de cheville choisit ce moment-là pour faiblir et elle chuta sur le pont en poussant un petit cri. Sa cheville formait un angle anormal.
-Lia, chuchota Mickaël en approchant. Lia, tu vas bien ?
Il regarda la cheville d'Eolia et vit qu'elle était d'une couleur violacée. Cette petite inconsciente avait déjà mal à la cheville et elle ne s'était pas soignée !! En regardait son visage, il vit qu'elle pleurait silencieusement.
Il porta son amie dans ses bras et il l'emmena dans sa chambre. Il la posa délicatement sur son lit, posa un baiser sur son front.
-Pardon, Lia, j'ignorais que tu avais mal à ta cheville. Repose-toi, je vais te chercher de la glace et ensuite, je m'occupe de l'Hémisphère.
-Le mal que tu ferais à ma cheville ne serait rien comparé à tout le mal que tu m'as fait depuis ton départ à l'armée, murmura Eolia tandis que Mickaël quittait la chambre sans avoir entendu les paroles de sa compagne de voyage.
Voilà, je pense avoir à peu près remplacé (et diminué aussi, snif) les pages que j'ai perdues. J'espère que ça va vous plaire un peu quand-même... |