Un hurlement retentit. Les chevaux stoppèrent net dans leur progression. Leurs cavaliers eurent beau les stimuler pour les faire repartir rien n'y fit. Will descendit de cheval et tira sur les rênes du sien. Il avait un mal fou à avancer. Baissant les yeux ils ne distingua pas ses pieds.
- Pieds à terre ! Hurla-t-il. Pieds à terre, les chevaux s'enfoncent ! Tirez, il faut les sortir de là.
Chacun se mit à tirer sur les rênes de sa monture. Après quelques minutes de réticence les chevaux se décidèrent. Lorsqu'ils levèrent les pieds on entendit un horrible bruit de succion, puis ils furent libérés. Un second hurlement retentit. Chacun sauta sur le dos de sa bête juste avant que celle ci ne détale à bride abattue. Chris attrapa sa sœur de justesse et la mis derrière lui. La seconde d'après son cheval détala à la suite des autres. A bout de souffle les chevaux stoppèrent après une fuite éperdue d'une heure dans le Marais. Will descendit, il tapa sur le sol ferme sous ses pieds.
- Nous passerons la nuit ici. Attachez les chevaux pour éviter qu'ils ne s'échappent
Chacun s'installa, Vaya alluma un feu pendant que Mel s'éloignait pour aller chercher de l'eau et que Will sortait les provisions fournies par le Roi. Lorsque Méline revint avec l'eau et des plantes on se mit à table. Les herbes ramenées par la Nymphe donnaient un goût plus relevé aux biscuits secs et à la viande du Roi. Brisant le silence Vaya demanda :
- Quels étaient ces cris ?
Personne ne répondit.
- Sûrement des loups. Avança Mel.
- Et d'après toi, après qui en avaient ils ? Questionna Jehan.
- Peut être après des hommes. Répondit Will en devançant la Nymphe.
- Mais lesquels ? Insista Jeh.
- Ce pourrait être par exemple de gens qui se promènent. Proposa Jëlla après un nouveau silence.
- Des gens qui se promènent la nuit ! Coupa Jël. Allons vous êtes jeunes mais pas sots. Inutile de se voiler la face, ce sont après des soldats que les loups hurlaient.
- Et que vont des soldats dans la Forêt d'Oly pendant la nuit ? Questionna Vaya en se blottissant dans les bras de Jeh redoutant la réponse.
- Il faut se rendre à l'évidence. Répondit Will le visage sombre. Votre évasion a était remarquée, ils sont à notre poursuite.
- Aïe, aïe, aïe. Gémit Méline. J'espère qu'il ignore que ma mère est dans le coup. Sinon Reine ou pas elle risque de le regretter. Le Roi est trop puissant pour elle. Sur cette déclaration le silence se fit, Will déclara qu'il prenait le premier tour de garde, Chris choisi le deuxième, le plus dur car il oblige à dormir en deux fois. Jeh se chargerai du troisième tour. Tous se couchèrent gardant tout de même un œil ouvert. Mel ne trouvant pas le sommeil elle rejoignit Will à l'écart et se blottis dans se bras cherchant le réconfort. Il l'embrassa tendrement. Sa tête contre la poitrine de l'Albinos, elle écouta battre son cœur en priant pour qu'ils échappent à la colère du Roi. Elle aimait se blottir dans ses bras, là, elle se sentait en sécurité. Lui, aimait entendre leurs deux cœurs battrent ensemble. Finalement, elle s'endormi rassurée par la présence de Will. Il lui caressait distraitement les cheveux tout en surveillant les alentours du camp. Rien ne bougeait, pas un bruit, pas un souffle ne brisait le silence mortel. A croire qu'aucun animal ne vivait ici, pourtant le sol était couvert de traces, certaines fraîches, d'autres moins prouvant qu'ils y avait de la faune dans le Marais.
Chris s'approcha et posa sa main sur l'épaule de son ami.
- Va dormir, je prends la relève. L'Albinos se redressa lentement en portant la Nymphe pour ne pas la réveiller. Il s'approcha de son sac et l'utilisa comme un oreiller. Avant de sombrer dans le sommeil, il aperçu à côté de lui Vaya et Jehan serrés l'un contre l'autres, Jëlla près de son père et Chris vigilant qui montait la garde. Il s'endormi serrant toujours contre lui Mel, dans un profond sommeil. Les brûlures de la Nymphe avaient cicatrisées et bien que toujours fatiguée elle allait de mieux en mieux.
- WILL !!! Ce cri réveilla l'Albinos en même temps que les autres. Chris était aux prises avec un loup tandis que la meute attendait toute erreur pour bondir. Will attrapa son arme et aida Chris à repousser le loup. Les autres attaquèrent alors en même temps. Jël saisi une épée et se plaça devant sa fille pour la protéger de son corps. Vaya s'arma d'un poignard de Jeh et avec Méline armée de sa dague elles s'attaquèrent à un jeune loup à l'arrière. Jehan dégaina son épée et attaqua à son tour. Lorsqu'il y eu trois morts dans le camp des loups, ceux ci se replièrent vers des proies plus faciles. Ils se regardèrent. Par bonheur personne n'avait été blessé. Il s'assirent encore retourné par cette attaque éclair.
- Personne n'est blessé ? Demanda Chris.
- Non, on a eu de la chance. Répondit Will.
- Je suis désolé. Je ne les ai même pas vu arriver. Quel piètre gardien je fais.
- Ce n'était pas un reproche. Le contredit Will. Tout le monde peu faire des erreurs
Comme ils étaient tous réveillés, on décida de partir sans attendre. Ils remontèrent en selle et partirent au pas pour ne pas obliger les chevaux à courir dans la boue. Vaya se retournait sans cesse, persuadée d'être, suivit. Soudain elle s'agrippa à Jeh :
- J'en suis sûre, nous sommes suivit regarde ! Il se retourna et elle lui désigna une fuite d'oiseaux qui formait une longue traînée noire dans le ciel. Jeh appela Will et lui fit part des observations de la Naïade.
- C'est mauvais signe. Je pense que les soldats du Roi nous rattrape.
- Au galop ! Ordonna Will. Ils ne doivent pas nous rattraper. Au galop !
La fuite commença. Malheureusement ils étaient en terrain découvert et ils ne tardèrent pas à voir une armée leur foncer dessus.
Olaf jubilait. Il les avait enfin rattrapé. Jël ne s'était pas tromper l'avant veille, c'est après les soldats que les loups avaient hurlé. Mais que pouvait faire une meute face à une armée. Ils avaient criés plusieurs fois mais les hommes n'étant pas effrayés, ils avaient poursuivit leur route. Maintenant les fuyards étaient dans leur champ de vision et ils ne pourraient pas tenir éternellement leur allure, surtout avec deux chevaux surchargés. Avec un peu de chance, sans se reposer la nuit, ils les auraient rattrapé dans peu de temps. Il imagina tout les supplice qu'il leur ferait subir pour se venger. Un de ses soldats l'interpella :
- Majesté, cela fait trois jours que nous ne nous arrêtons pas. Vous en avez donné l'ordre et nous le respectons. Mais je crois aussi que vous voulez rattraper les fuyards aperçut tout à l'heure et ...
- Au fait ! Venez en au fait, soldat. Cria le Roi
- Il faut nous arrêter. Les chevaux fatiguent et les hommes sont sur les nerfs à cause de leurs journées de veilles. Mais vous êtes le Roi. Ordonnez et vous serez obéis.

Olaf réfléchit. Si ses hommes se rebellaient il ne rattraperait jamais les évadés. Ecoutant sa raison il leva le main et donna le signal pour monter le camps. Soulagé, l'homme se retira. Les soldats avaient tirés à la courte paille pour savoir qui irait parler au Roi et il avait fallut que ça tombe sur lui. Il s'en était bien tiré et avait encore sa tête sur les épaules tout en ayant obtenu ce qu'il voulait. Le camp fut monté à la hâte dans la précipitation pour se reposer.
Will fit une halte, les autres s'arrêtèrent aussi. On ne voyait plus l'armée mais sur tout les visages on distinguait la peur et l'interrogation. La nuit était tombée, tout le monde en déduisit que le Roi avait monté le camp. Cependant l'Albinos les fit repartirent. Il fallait profiter de la nuit pour prendre de l'avance. Ils auraient tout le temps de se reposer une fois arrivés dans la Forêt de Jades. Certes le chemin était long mais la liberté n'ayant pas de prix c'était un risque à prendre. Risque d'autant plus grand qu'il fallait traverser les terres de Kyrale, l'allié d'Olaf.
Justement celui ci avait envoyé un message chez son ami afin de lui demander de prendre les fugitifs entre le marteau et l'enclume. Le soldat galopa pendant cinq jours et arriva en vue de Kyrale au moment où Olaf venait de faire halte. Il entra dans le Château et se présenta. Kyrale le fit introduire dans la salle du Trône. C'était une grande et vaste salle de velours rouge et doré. Le Trône était situé sur une estrade avec trois marches de surélévation. Il lut le message.

" Mon cher et vénérable allié,
Je t'avais parlé de mon espion sensé observer les Seigneurs Kaz et Fym. Mon plan aurait fonctionné à merveille si l'espion ne s'était pas joué de moi et enfuis avec ses amis que je retenais captif. Or il se trouve que ledit espion se dirige vers tes terres et ton Château. En me trahissant c'est toi qu'il a également trahi. J'ai lancé mon armée à leurs trousses et j'ai moi même pris la tête de l'expédition. Il a de l'avance sur moi et j'ai peu de chance de le rattraper. Imagine qu'il aille parler chez nos ennemis, ce serait une véritable catastrophe. Ne pourrais tu pas aller à leur devant et les retenir pendant que je te rejoins ? Tu les reconnaîtra facilement, c'est un Albinos accompagné de deux garçons, un vieillard et trois filles. Ils sont à chevaux et deux d'entre eux sont surchargés.
Je te prie de croire en mes bons sentiments.
Olaf-Sans-Cœur, Seigneur de la région d'Oly."

Kyrale accepta aussitôt de prêter main forte à Olaf. Il fit préparé son armée et envoya un nouveau message à Olaf. Le soldat repartit vers son Roi. Malheureusement pour lui, il se trouva au bout du troisième jour face à Will et ses amis enfin sortit des Marais de l'Ouest. Au lieu de bifurquer il leur fonça dessus. A se moment des loups l'attaquèrent. Effrayé son cheval se cabra, désarçonna son cavalier et s'échappa sans demander son reste. L'homme n'eu même pas le temps de dégainait son arme que les loups étaient sur lui. L'un d'eux s'allongea sur ses jambes et un autre sur son ventre. Il ne pouvait plus bouger. Etrangement les loups ne l'avaient pas tué. Will s'approcha, il le désarma et les loups s'éloignèrent pour permettre au soldat de se redresser. Ils se dirigèrent vers les autres humains et s'assirent calmement. Mel s'approcha et les félicita dans leur langage. Les loups jappèrent. D'un signe de tête elle les autorisa à s'éloigner et à chasser. Jël et ses enfants n'en revenaient pas. Lorsque les loups les avaient attaqués ils s'étaient crus mort, mais la Nymphe avait donné les rênes de son cheval à Will et s'était approchée doucement. Elle n'avait pas hésité, oubliant combien elle avait eu peur la dernière fois qu'elle s'était trouvée face à des loups. Elle avait simplement espéré qu'ils ne soient pas affamés au point de les tuer.