En haut de la colline, des cavaliers approchaient au galop, et ils ne faisaient pas partie du Fléau des Loups. Le cavalier de tête n’était autre que Kalass, lui aussi accompagné de ses guerriers les plus fidèles. Il n’y eut pas de mots, juste le choc des lames. Kalass sut, en observant ses adversaires que, si Pendra tombait, ses hommes ne vaudraient plus grand chose. Il avait sélectionné des soldats compétents et, comme au début, il se trouvait en supériorité numérique.
Pendra se démenait mais, même avec son adresse, elle fut submergée par le nombre tandis que les cadavres de ses gardes gisaient, perdus au milieu des victimes de la guerre. Elle fut enfin immobilisée au prix de grands efforts et Kalass s’approcha d’elle. La première rencontre avait été un fiasco pour lui mais elle avait eu de la chance. Aujourd’hui ce serait différent. Il leva son épée. Le temps paru se suspendre pour Pendra qui voyait l’arme s’abattre lentement sur elle. Une torpeur étrange s’empara d’elle suivit par la montée d’une puissance presque sans limites. Un feu intérieur s’embrasa dans un cri de douleur semblable à un rugissement. Et soudain, elle eut l’impression d’exploser. Les hommes qui la maintenaient s’enflammèrent et ceux qui observaient furent projetés violemment. Un dragon noir atterri aux côtés de Pendra encore secouée par ce qui venait de lui arriver. Les agresseurs n’en demandaient pas plus et s’enfuirent la queue entre les jambes. Pendra se releva péniblement. Elle se sentait vidée et faible. Maghnar ! Quelle inconscience ! Elle se planta devant lui et, de son regard implacable, mit le reptile mal à l’aise.
« Te rends-tu compte de ce que tu viens de faire ? Tu as levé le sceau de la magie des dragons noirs et par la même occasion signé ton arrêt de mort ! Le Conseil Dragon aura vite fait d’envoyer des tueurs à notre poursuite. Même après plus de deux cent ans d’existence tu es toujours aussi irresponsable.
- Pendra, je viens de te sauver la vie !
- Et à quoi ça va me servir maintenant ? As-tu oublié que j’ai fait le serment, tout comme mes ancêtres, de veiller sur toi ?
- Si tu étais morte, je n’en aurais plus rien à faire, à l’heure actuelle de ton serment. »
Il n’avait pas tort et de toute façon, elle ne lui en voulait pas vraiment. Cette réaction n’était due qu’à la tension qu’elle venait de subir. Comment pouvait-elle le blâmer, lui qui était son frère et bien plus ? Et puis, morte, elle aurait eu du mal à devenir reine des Plaines Mercenaires.
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