Olivier admira l'immense cage qu'il avait commandée la veille au soir. Avec cela, s'il ne parvenait pas à capturer le monstre... Il devait définir un plan et le mettre à exacution ce soir-même. Il devait se dépêcher car il était déjà plus de 19h00. Il chargea donc la cage à l'arrière d'une camionnette et il conduisit le véhicule au centre-ville. Là, il ouvrit le toit de la cage et rentra dedans par une petite porte sur le côté. Ensuite, il attendit, regardant le ciel. Le soleil se coucha, laissant la place à une lune ronde et dorée.
Le savant avait l'impression que le monstre ne sortirait pas de sa tanière ce soir, mais par acquis de conscience, il préférait rester. Aussi, il attendit, adossé aux solides barreaux de la cage, regardant les secondes s'égrener sur sa montre.
A 2h33, il abandonna. La pleine lune avait empêché le maudit monstre de sortir. Il rangea donc la cage dans sa camionnette et rentra chez lui. Il devait passer le lendemain chez Juliette pour réitérer la question à laquelle elle n'avait pas voulu lui répondre ce midi.
Juliette se réveilla de fort bonne humeur ce matin. Elle ne se sentait pas épuisée et de plus, elle se trouvait bien au chaud dans son lit, vêtue de son pyjama vert lorsqu'elle ouvrit les yeux. C'était la première fois depuis deux jours qu'elle ne se réveillait pas nue et courbaturée.
Juliette sauta de son lit et elle se débarrassa de son pyjama. Elle sauta sous la douche puis elle se vêtit et se maquilla légèrement. Enfin, elle prit son petit déjeuner à la cuisine, lorsque tout à coup, on sonna. Juliette se leva et alla ouvrir pour se trouver en face d'Olivier Richard.
-Bonjour Professeur Richard. Je suis sincèrement désolée mais je n'ai pas de temps à vous accorder : je vais travailler.
-Mademoiselle Eliott, il faut absolument que je vous parle. Tout d'abord, je tiens à rétablir le malentendu que j'ai causé hier. Si je vous ai demandé les noms et adresses des hommes avec qui vous avez dormi, ce n'est pas par intérêt personnel mais scientifique.
-Je suis flattée ! s'exclama Juliette en se dirigeant vers son placard. Vous voulez une tasse de café ?
-Volontiers. Ecoutez, je n'en ai que pour quelques minutes mais il va vous falloir me croire.
-D'accord, dit Juliette en posant la tasse de café devant Olivier. Lait ? Sucre ?
-Noir, merci. Lorsque vous aviez cinq ans, voter père a fait une expérience sur votre mère pour la transformer en monstre. Il devait lui créer une faiblesse et le monstre était photosensible. Dès que votre mère s'est réveillée, elle s'est transformée... et elle est morte.
Juliette sentit ses yeux s'embuer.
-Pourquoi remuez-vous ainsi le passé avec cette histoire ? Du reste, comment l'avez-vous appris ?
-Taisez-vous et écoutez-moi ! Votre père a trouvé la faille et a refait l'expérience sur vous, deux ans après. Seulement, vous ne vous êtes jamais transformée en monstre. Cependant, ce sérum est encore en vous... et il est sexuellement transmissible, même en se protégeant... et tout porte à croire que votre père a été tué par un monstre de cette espèce.
Juliette devint très pale.
-Je ne me suis jamais transformée en monstre, je m'en souviendrais. Et pourquoi serait-ce ce monstre précisément ?
-Lorsque j'ai cherché des indices dans le bureau de votre père, l'autre jour, j'ai pris son journal intime.
-J'ignorais que mon père tenait un journal intime.
-Dedans, il décrit le monstre. Il s'avère que cette nuit, le monstre ne s'est pas montré, sûrement à cause de la pleine lune. Ne perdons pas de vue qu'il est photosensible. Mais la nuit dernière, je me suis trouvé en face de lui. Il est tel que votre père l'a décrit dans son journal.
Juliette baissa les yeux et soupira.
-Très bien. Je n'ai jamais dormi qu'avec un seul homme. Il s'appelle Jeremy Gomez et il habite à côté de l'auberge.
-Et depuis combien de temps n'avez-vous pas dormi avec ?
-Cela fait trois mois.
-Vous êtes resté cinq ans avec ! s'exclama Olivier.
-Non, pourquoi ? demanda Juliette surprise.
-Parce que dans son journal, votre père a écrit que lorsque vous aviez quinze ans, à la soirée du nouvel an chez une de vos amies...
Juliette sourit.
-Ce n'était pas vrai. Mon père ne s'occupait jamais de moi, alors j'inventais des choses qui auraient pu le faire réagir... En vain.
-Cette nouvelle est excellente ! s'exclama Olivier. Il n'y a plus qu'à espérer que votre Jeremy Gomez ne soit pas un coureur de jupons, mais... c'est un latino et...
-Je suis désolée, murmura Juliette.
Olivier posa une main sur l'épaule de la jeune fille et dit :
-Ne vous excusez pas. Vous vous êtes contentée de vivre une vie normale, vous ne pouviez pas savoir.
-Lorsque j'avais quinze ans, mon père m'a interdit d'avoir des relations avec un homme. J'aurais dû l'écouter. Mais à l'époque, je pensais que c'était simplement parce qu'il me trouvait trop jeune.
-Vous n'avez rien à vous reprocher, dit Olivier avec un sourire rassurant.
Il passa un doigt sur la joue de Juliette et dit :
-Je vais y aller. Il serait indécent de vous importuner plus longtemps.
-Voulez-vous que je vienne avec vous rendre visite à Jeremy ? Il ne vous connaît pas et...
-J'essaierai de me faire convainquant. Si Jeremy refuse de m'écouter, je vous réquisitionnerai.
Juliette sourit à Olivier et elle le raccompagna à l'entrée en disant :
-N'hésitez surtout pas. Si je peux vous être de la moindre utilité...
-Hé bien... J'aimerais pouvoir reccueillir un échantillon de votre sang. Mais avant, j'ai deux petites choses à faire : terminer la lecture du journal de votre père et rendre visite à Jeremy Gomez.
Juliette se rendit près du téléphone, posé sur une petite table à l'entrée. Olivier la vit écrire quelque chose sur un morceau de papier. Elle se retourna et lui fit face, le papier dans la main.
-Voici mes numéros de téléphone : celui de mon domicile et celui du bureau. N'hésitez pas à m'appeler à n'importe quelle heure, que ce soit en cas de problème ou si vous avez du nouveau.
Olivier saisit le papier et remercia Juliette d'un regard, puis il partit. Juliette le regarda s'engouffrer dans sa 406 noire et elle décida qu'il était également temps pour elle de partir si elle ne voulait pas arriver en retard au travail.
Voilà pour la suite !! A bientôt !! |