Chapitre 02 :Anniversaire foireux, heures de colle et crêpe-party.

Samedi 12 mars

Aujourd’hui, c’était l’anniversaire de maman. Pitoyable…C’est peut-être parce que dans une semaine, c’est l’anniversaire du départ de papa que ça c’est mal passé. Je vous explique le truc :
On avait tout préparé, le gâteau, des bonbons, et Tenshi avait même été acheter une bouteille de champagne et une de coca (pour Kimiko et moi, la rage !). Kimiko avait peint une banderole, ça lui faisait plaisir de rendre service, mais elle avait oublié le « o » à « tan’joubi »(anniversaire). Cette idiote de Kaori lui a fait remarqué ce qui lui a valu une baffe de Tenshi qui a tout de suite rassuré la pitchoune en lui disant que c’est l’intention qui compte. Maman est arrivée, on a crié : « SURPRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIISE ! »(Kaori avec une voix encore plus stridente que d’habitude, Tenshi avec une conviction plutôt modérée, Kimiko avec un sourire jusqu’aux oreilles et moi avec mal aux joues tellement j’avais tenu le « i » longtemps). Elle a fait semblant d’être surprise mais c’est assez dur étant donné qu’on fait la même chose tous les ans.
Nous étions toutes autour de la table, maman devant son gâteau, et nous ne parlions pas. Maman contemplait ses 33 bougies comme si c’était les bougies les plus fascinantes qu’elle ai jamais vu. Kimiko la regardait d’un air inquiet. Pour briser la glace, je dis alors : « A trois, tu souffle !Uuuun…Deeeeux…Trois ! »
Elle eu un petit temps d’hésitation, et souffla les « bougies du diable » comme elle les appelait quand Kimiko, n’était pas là.
Susy : Ca y est, j’ai 33 ans, l’âge du Christ à sa mort ; dis donc ça me rajeunis pas tout ça. Amen !
Quand maman commence à parler de religion, c’est très mauvais signe.
Susy : Bon je vous laisse, je sors »
Qu’est ce que je disais.
Haruko : Mais tu peux pas faire ça !
Susy :Pourquoi ?
Haruko :On t’a fait une petite fête ! Regarde on a même de ces petits trucs qui sifflent…
Tenshi :Des langues de belle mère.
Haruko :Voilà !Reste je t’en prie !
Susy :Non…je peux pas…je dois sortir. »
Sur ce, elle a claqué la porte pour qu’on n’aperçoive pas les larmes dans ses yeux.
Tenshi :Alléluia ! Vive les anniversaires !*s’enferme dans sa chambre*
Kimiko :Maman elle nous aime plus !Bouhouhouhouhou !*idem*
Kaori :Mais non mon cœur !*suis la benjamine*

« Twiiiit »fit la langue de belle mère que j’avais dans la bouche quand, de dépit, je soufflai dedans.

Lundi 14 mars

J’écris aujourd’hui pour vous donner une idée de mon quotidien.
Je me lève à 6heures du mat’ (bus oblige)et je suis encore dans le cirage. Je descend ensuite prendre mon petit-déjeuner. Je trouve autour de la table :
Maman qui relis son texte, un de nos chats sur les genous (elle écrit des romans à l’eau rose à ses heures perdues<=très nombreuses), Kimiko qui finit son chocolat et Tenshi qui picore une grappe de raisin. Je m’apprête à me servir un bol de céréales quand je m’aperçois qu’il n’y a plus de lait.
Haruko :Kimiiiii !<=intonation lasse.
Kimiko :C’est pas moi !C’est Kaori qui a essayé de faire de la crème anglaise hier.
Haruko :Ca a encore foiré je suppose ?
Tenshi :Un vrai désastre, y en avait partout.
Haruko :Tu parle d’elle ou de la crème ?
Susy :Arrêtez de charrier votre sœur ou attendez qu’elle sorte de la douche.*ne lève pas les yeux du texte*
Tenshi :On peut attendre longtemps…
Je mange donc une banane et je vais attendre devant la salle de bain. Dix minutes et 20 de plus après, Kaori sort de la pièce, des guirlandes de noël lumineuses dans les cheveux et autour de la taille, une mini-jupe vert fluo et un top rose pailleté (je précise que dehors il fait 2°degrés et que là elle est dans un jour plutôt sobre).
Haruko :T’as loupé le coche, Noël c’était le mois dernier.
Kaori :Laisse moi développer m’a créativité en paix.
Tenshi-qui-vient-d’arriver :Si ta créativité prend autant de place que ton ego on va devoir acheter un 2ème appartement.(<=réplique qui tue).
Haruko :La classe !
Tenshi :Merci.
Elle entre dans la salle de bain. Je rectifie :Elle entre dans la salle de bain ?!!
Haruko :Hééééééé !
Tenshi :Quoi ?
Haruko :T’as pas légèrement l’impression d’abuser ?
Tenshi :Non.
Haruko :C’est pas juste !
Tenshi :Tu veux que je sorte pour d’expliquer ce qui est juste ?
Haruko :Non merci !
J’effectue un replis stratégique vers ma chambre. Je vous la décrit au passage :
Les murs sont rouges et il y a du parquet par terre. J’ai un futon en guise de lit, et une table basse au milieu de la pièce. A part ça, j’ai une étagère où sont posés ma radio, mes livres et mes très nombreux mangas et une armoire où sont rangé mes vêtements. Ah oui, j’oubliais mes 1001 posters de mangas en tous genre sur les murs(d’ailleurs je me demande comment j’ai fait pour me souvenir que les murs étaient rouges…).Ca ira pour la description, continuons.
Je suis donc dans ma chambre et je choisis mes vêtements pour cet après-midi (je vais au cinéma avec mes meilleurs amis). J’entends la porte de la salle de bain se déverrouiller. J’attrape mon uniforme et me précipite dans la salle de bain avant que la petite s’y mette. Je prends ma douche en chantant allégrement le dernier tube à la mode malgré Tenshi qui frappe comme une sourde contre le mur en me criant de la fermer. Je contemple ensuite mon stupide uniforme bleu marine. Pfffffffff !J’aimerais bien pouvoir m’habiller comme je veux au lycée mais bon…En plus il fait à peine plus de 0 degré dehors, c’est génial de porter une jupe. Je m’habille en vitesse, je me passe un coup de peigne dans les cheveux, renonce à les attacher et me met un trait de crayon noir sous les yeux. Je sors en trombe parce que je viens de me rendre compte que je suis en retard(pour changer).
Je fourre mes livres dans mon sac, sautille en essayant de mettre ma chaussure gauche, me rétame en trébuchant dans le tapis, et sors de l’appartement. Je rentre quelques secondes après parce que je me suis aperçue que je n’ai pas pris mon portable et je re sors. Je descends les escaliers 4à4 et j’attrape le bus de justesse.

Arrivée devant le lycée, j’aperçois Hikari, ma meilleure amie. C’est une vrai japonaise, avec ses cheveux noirs, son visage rond et ses yeux noirs et bridés. Elle est toujours super franche et est une des seuls à ne pas me traiter comme un extra-terrestre. Mais elle est parfois un peu trop sensible (tournez 14 fois votre langue dans votre bouche avant de lui adresser la parole).
Hikari :Oha yo Haruko !
Haruko :Oha yo !
Hikari :Comment ça va bien ?
Haruko :Bof…
Hi. :Tu pense encore à l’anniversaire ?
Ha. :Qui sait…
Hi. :Tu m’embêtes avec tes airs mystérieux ! Soit tu me dis ce qui va pas et je t’aide soit tu me fais un grand sourire et tu oublies ça !
J’opte pour l’option sourire, même si celui-ci ne dure pas longtemps car avec tout ça on était arrivées devant la porte de la salle de maths. [NDA :Je suis pas très douée pour les transitions, gomen o_o’]. Je n’étais pas au bout de mes malheurs car derrière moi siffle cette voix stridente que je déteste tant :
« C’est une serpillière que tu as sur la tête Shitoyaka ? »
Ha. :Oh non…

Samantha, je fais une pause pour vous la présenter. Châtain, yeux verts, sourire suffisant, rire de cheval et voix stridente. Toujours flanquée de ses dindes gloussantes. Parce que mademoiselle Saaamantha ise en Eumeeericaane gueurle iseun’t ite ? Elle faisait allusion à mes cheveux tout à l’heure, au cas où vous n’auriez pas compris.
Ha. :Mais oui Sam ! Ca me va tellement bien au teint tu comprends !
Sam :Ca tu peux le dire !HIHIHIHIHIHIHIHIHIHIiiii !
La-tribue-de-dinde :hihaiahaiiihihahahihi !
Hi. :C’est désespérant…
On rentre en classe et on va s’installer au dernier rang, comme d’habitude. Devant nous viens s’installer Takeshi, mon autre meilleur ami.
Ta .:Yo les filles !
Ha.Hi. :Yo Takeshi!

Takeshi est le gars le plus marrant que j’ai jamais rencontré. Le fait qu’il soit stupide y est sûrement pour quelque chose, mais bon. On se connaît depuis qu’on est gosse Il a des cheveux châtains et des yeux bleus, il est plutôt petit pour son âge mais il est mignon. N’allez pas vous imaginer des choses !On est sortis ensemble quand on avait 8 ans mais il arrêtait pas de me tirer les couettes, alors je l’ai plaqué.
Ta. :C’est aujourd’hui que Tanaka nous rend les devoirs.
Ha. :Zut j’avais oublié ! Et une bulle de plus…
Professeur Tanaka :Shitoyaka ! 4,5, c’est en progrès !
Elle pose la copie sur ma table.
Prof. :Tant que vous ne différencierez pas un vecteur d’une droite quelconque, vous ne réussirez pas à excéder les 5 points.
Hi. :Toujours aussi aimable.
Prof. : Hikari Kiroshi…5, vous êtes bien dans la norme.
Une fois la distribution terminée, le cours commençait. Hikari et moi, papotions allégrement tandis que Takeshi se balançait sur sa chaise. Il se rétama en arrière se qui lui donnait une vue directe…sous ma jupe.
Ta. :Mmmh…intéressant.
Il se relevait en vitesse tandis que je lui envoyait mon livre d’algèbre à la tête. Il l’évita de justesse, et le malheureux livre alla s’écraser au pieds de la prof.
Prof :SHITOYAKAAAA !
Ha.: C’est pas moi! C’est Takeshi qui attente à ma pudeur !
Prof :Vous vous expliquerez devant le principal !
Ha.:Tiens ça faisait longtemps…
Prof :Ne soyez pas insolente !
En sortant, j’apercevais Hikari qui se tenait les côtes, Takeshi qui articulait silencieusement « Je t’ai eue ! » et Samantha qui me regardait d’un air méprisant.
J’effectuais un signe de la main accompagné d’un grand sourire avant que Tanaka me ferme la porte au nez.

Je retrouvais mes amis à la pause déjeuner, que nous passions sur l’herbe, encore froide de l’hiver récent.
Hi. :On caille !
Ta. :C’est vous qui voulez venir là, moi je suis.
Hi. :Rectification, c’est ELLE.
Ha. :On parle de moi ?
Hi. :Alors, qu’est-ce que t’as eu cette fois ?
Ha. :Comme d’habitude : « Mademoiselle, puisque apparemment vous ne semblez pas vous souvenir que les manuels scolaires ne sont des armes destruction massive, nous essayerons de vous rafraîchir la mémoire durant vos deux heures de colle. »
Ta. :Et du coup ça t’en fais combien ?
Ha. :4
Hi. :Quoi tu lui a encore répondu ?
Ha. :Mais il arrête pas de me tendre des perches !!Je lui ai dit :
« J’avais bien remarqué, vous devriez penser à acheter des livres plus aérodynamiques, sinon évidemment je loupe ma cible ! »
Ta. :Il faiblit le pauvre.
Hi. :Take, tu me passe du riz ?
Ta. :Vous allez arrêter de me piller, oui ?
Ha. :Et puis quoi encore ?
Hi. :A L’ATTAAAAAQUE !
Nous nous jetions sur l’infortuné afin de le molester à bras raccourcis.

Après un cours de sport où je regardais d’un air amusé Hikari reluquer le derrière du prof et Takeshi se traîner derrière la troupe des garçons, nous sortions enfin des cours. Je suis donc rentrée chez moi pour me changer (et je me suis arrêtée au passage pour contempler Kaori qui mangeait des céréales sur le canapé en regardant la télé. Ah oui au fait, elle était à l’envers). Je met mon petit débardeur blanc, une jupe plissée grise, et un pull beige qui découvre une de mes épaules , accompagnée d’une fine écharpe noire. Je me fais des couettes hautes, en laissant quelques mèches de cheveux s’échapper. Je sors avant que ma mère ne me trouve pour me donner 3000 conseils de beauté etc…(« tu devrais pas mettre autant de blush », « Ton autre pull irait pas mieux avec ta jupe ? »…)
Je retrouve Hikari et Takeshi devant le cinéma. On achète les places pour le dernier film d’horreur, dont un copain de Takeshi nous a dit le plus grand bien(je me méfie).
Devant l’écran où s’étalent membres déchiquetés et hémoglobine, Takeshi baille, je lance mes pop corn sur l’écran et Hikari a les mains crispées sur son accoudoir et, à mon grand malheur, sur mon bras.
Ha. :Hikiiii !Tu me fais mal ! Ressaisis-toi, ça sent la sauce tomate à trois kilomètres !
Hi. :Ca fait trop vrai !
Ta. :On s’en va si vous voulez, on loupe pas grand chose…
Aussitôt dit, aussitôt fait. Nous quittons Takeshi devant le cinéma, alors que j’invite Hikari à dormir chez moi.

Arrivées à la maison, nous entendons des éclats de rire venir de la cuisine(du salon quoi). Hikari, qui n’en loupe pas une, se précipite dans la pièce. Je la suis nonchalamment pour découvrir les filles en pleine crêpe-party, Kaori la poêle à la main.
Ha.: Tadaaiimaaa!! (je suis de retour)
Susy :Okaeri ma puce, tiens bonsoir Hikari!
Hi.:Bonsoir Mme Shitoyaka!!
Ha. :On en est a combien ?
Kimiko :6.
Hi. :6 quoi ?
Tenshi-d’un-air-grave-saoulé :Regarde au plafond, tu comprendras…
En effet, il restait 2 crêpes collées au plafond, l’une commençant à se décoller.
Susy :Les autres sont tombées tout à l’heure.
Kimi. :Eeeeeet…RECORD BATTUUUU !
Susy:Jubilé! Jubilé!
La crêpe à moitié décollée se décolla complètement et alla s’écraser mollement sur la tête de Kaori.
Ten. :Et une crêpe au moucheron, une !
Kao :Ferme la Ten-Ten !
Ten :M’appelle pas comme ça !
Susy :Calmez-vous les filles !
En effet, Tenshi s’était levée et fixait Kaori avec un regard assassin.

Pour calmer la situation, on a toutes participé à la préparation du dîner, qu’on a ensuite pris avec les crêpes (celles de Kimiko et de maman parce que celles de Kaori avait un air …étrange.). Ensuite on a regardé un film à l’eau de rose (il y avait deux groupes :Kaori, maman et Hikari qui sanglotaient à chaque tirade dégoulinante du héros et Tenshi qui cachait les yeux de Kimiko à chaque scène un peu osée avec moi qui m’occupait plus du pot de glace que du déroulement de l’histoire).
On est toutes allées se coucher (après que les fontaines aient fini d’assécher leur glandes lacrymales), Hikari s’installant sur le futon haituellement plié dans mon armoire. On a encore un peu parlé de choses et d’autres (on est des filles après tout), au son d’une chanson peu connue d’un groupe de métal quelconque qui émanait de la chambre de Tenshi, et de Kaori qui chantait toute seule une chanson en anglais en modifiant la moitié des paroles.
A l’instant où j’écris ces lignes, Hikari dort à côté et visiblement mes deux tarées de sœurs se sont calmées(à part si Kaori se remet à chanter dans son sommeil. Si, si, je vous jure !). J’espère que vous pourrez me rassurer (« mais non Haruko, tu n’es pas si bizarre que ça ! »). C’est gentil mais j’ai fini par m’y faire, après tout, ce serait pas aussi drôle si j’étais normale…