...Je sais pas du tout quoi écrire. Pour les trois pékins qui lisent de temps en temps cette fic je vais envoyer toute la suite d'un coup ; je suis en train d'écrire le chapitre 6 mais j'ai un peu stoppé car je me suis lancée dans la fiction Pirates des Caraïbes. A ce propos, si quelqu'un veut que je la poste cette fic, il me le dit par review ou message privé. Je peux aussi donner le len (je dis ça parce que je crois que c'est la meilleure chose que j'ai jamais écrite, je me rends compte que j'ai fait du chemin depuis Yamuko O.O). Bon, encore désolée si on me voit pas beaucoup mais je traverse une grosse déprime et en plus je me suis rendu compte que pour garder mon statut de bonne élève j'allais devoir travailler (TRAVAILLER ! Vous vous rendez compte ? Sacrilège !).
Bonne lecture à ceux qui passe par là ! ^____________^
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Chapitre tierce : Où l'on découvre que les bals sont des machines à déprimer
-Ah mais quel temps de meeerdeuh!!! me lamenté-je (euh ça se dit ça??)Si ça continue le château va s'envoler et nous avec!!!
-Arrête de raconter des conneries et viens plutôt voir ça!
Intriguée, je m'interromps dans mon monologue mélodramatique pour me diriger vers Amélia qui trépigne devant le tableau d'affichage. Nous sommes dans la salle commune, le 29 octobre soit le premier jour des vacances de la Toussaint. Lily et Sandy sont à la bibliothèque pour cause de devoir de sortilège (celui que j’ai bâclé pendant le repas de ce midi) ce qui fait que Mélia et moi sommes seules (Laura se ballade Dieu sait où, ou s’est endormie quelque part mais sincèrement c’est le cadet de mes soucis). Ca fait un bail que je ne vous ai pas rapporté mes pensées me direz-vous. Rassurez-vous, ça ne veut pas dire que j'ai arrêté de penser durant ce temps...Qui a dit que ça ne l'aurait pas étonné, que je l'égorge?? Bon, revenons-en à nos
hippogriffes, je vais donc voir ce qui met Amélia dans cet état proche de la fébrilité et me plante devant le panneau.
-Et bien oui Amélia, nous avons un tableau d'affichage, il est très joli mais pas de quoi te mettre dans des états pareils...
-Mais non idiote regarde ce qui est écrit!!
-"Coupe de quidditch: match Serpentard vs Gryffondor..."
-Naaan!! En dessous!!
-"Club d'échecs version sorcier..."
-EN DESSOOOOOUS!!!!!!!!!!
Pour bien me signifier ce qu'elle vient de dire -que dis-je, de hurler-, elle m'attrape la tête et me l'écrase contre le mot qu'elle essayait de me faire lire.
-AÏEUH!! Ve pfeuh pfas le lire fi tu me laiffes pas me redreffer!!
-Ah oui pardon!
Je me relève comme l'éclair, lui colle une taloche et me mets à la lecture du mot en question.
"Mesdemoiselles et Messieurs, chers élèves,
J'ai le bonheur de vous annoncer qu'un Bal d'Halloween aura lieu le 31 octobre au soir. Il s’agit d’un bal costumé, le déguisement sera donc obligatoire. Une sortie à Pré-au-Lard est donc prévue la veille (soit demain) afin d'acheter vos robes de soirée et autres accessoires. Seuls les élèves de quatrième année et plus sont conviés à cette soirée. Tout élève n’atteignant pas cette limite pourra néanmoins s’y rendre s’il est invité par un élève plus âgé.
J'espère vous y voir nombreux. Sur ce, bonne soirée.
Albus Dumbledore."
...
-Et bé, y a bien que notre directeur pour nous prévenir qu'il y a un bal la veille au soir!
Au mot bal, une petite cinquantaine de filles se jettent dans une parfaite synchronisation sur le pauvre panneau d'affichage sans défense. Je les esquive rapidement d'un pas de côté et cours me réfugier derrière un canapé. Je savais que je parlais fort mais quand même! En fait, je crois que certaines filles ont des oreilles ultra-sensibles et bondissent aux mots "shopping", "maquillage", "bal" et "Brad Pitt". C'est effrayant. Fascinant mais effrayant.
-Ally? Hého je te parle!
-Hum?
-C'est super-génial hein ?!
-Tu parles! Passer toute une soirée au milieu d'une bande de greluches gloussantes harnachées comme des pu...filles de joie, se tenir au milieu d'une bande de mecs complètement saouls et ne pas réussir à se parler correctement à cause de la musique assourdissante et insipide qu'ils vont nous passer toute la soirée!! Pff...Tu parles d'une conception de la fête!
-Tu penses que personne ne va t'inviter?
-Tout juste Auguste.
Et je m'avachis sur le sofa. Qui voudrait s'afficher avec la folle de l'école ? Tiens ça m'apprendra à cultiver mon image d'atrophiée du cerveau...Surtout que la personne que j'aimerais voir m'inviter...Ah non j'ai dit non!!
-Et toi tu voudrais y aller avec qui?
Amélia me regarde avec son air-de-rien là, et attend ma réponse. Ne surtout pas se démonter. Et ne surtout pas hurler le nom de Sirius Black.
-J'en sais rien...
Elle me fait une petite moue qui peut exprimer tout et rien à la fois, et détourne son regard de moi. Mais au moment où je me crois sauvée...
-Menteuse.
Sueur froide. Je me tourne lentement vers elle. Elle ne me regarde toujours pas mais elle a troqué sa moue "Pas top ta réponse" contre un petit sourire en coin "Aha! Démasquée!".
-Men-teuse! Men-teuse! continue-t-elle en chantonnant.
-Mais non!
-Ah si! Moi je sais que tu veux y aller avec Bl...
Je ne la laisse pas finir de bousiller ma réputation d'abrutie sans aucun sentiment défini et l'attrape sans ménagement pour la jeter dans notre dortoir. Je referme la porte sur nous et soupire de soulagement. Mais comment est-ce qu'elle a deviné cette abrutie??
-Alors j'avais raison? Tu es amoureuse de Sirius Black?
-Amoureuse...Tout de suite les grand mots...
-Ah ouais et t'appellerais ça comment toi?
-Disons...Une faiblesse momentanée.
-Mmh, charmant.
Je lève les yeux au ciel. C'est pas le moment d'essayer de m'avoir avec des sentiments dégoulinants à la con!
-De toutes façons ça n'a plus aucune importance puisque j'ai décidé de faire l'impasse là-dessus.
Le cri qu'elle a ensuite poussé restera à jamais gravé dans ma mémoire et dans mes pauvres tympans déchirés:
-Aaaaah!!!! Noooon!!! Tu peux paas faire çaaaaa!!! Tu dois lui diiiiire!!!!!
-Ecoute, j'ai déjà fait mon choix, je suis tellement décidée que je n'en ai même pas encore parlé à Sandy...
-Ca veut dire que je suis la première à être au courant??
Une lueur d'avidité passe dans ses yeux bleus. Elle me fait vraiment très très peur...J'ai à peine le temps de répondre qu'elle hurle un "Yes!!!" tonitruant et saute sur mon lit. Je vois pas ce que ça a de si formidable de connaître mon secret le plus secret du moment...
-Laisse-moi lui dire!!! Laisse-moi lui dire!!! Laisse-moi lui dire!!! Laisse-moi lui dire!!!...
Oups j'ai peur de comprendre! Parce qu'elle s'imagine sincèrement que je vais lui dire oui?? Raaa elle gigote comme une folle!! Comme elle rebondit toujours sur mon lit -qu'elle confond toujours avec un trampoline modèle deluxe apparemment-, je la chope par les pieds et l'étale face contre terre.
-Wouaïlle!
Ca, c'est pour m'avoir à moitié cassé les dents sur le panneau d'affichage tout à l'heure!
-T'es bouchée où tu le fais exprès? T'as de la merde dans les oreilles!! Je t'ai dit NON! N-o-n! Comme dans "non est le contraire de oui"!!!!
Elle se calme d'un seul coup et me fixe comme si je venais de débarquer de St-Mangouste, en tenue d'Eve et coiffée d'un entonnoir rouge -ne me demandez pas pourquoi "rouge". J'entends presque les rouages de son cerveau quand elle assimile ce que je viens de lui dire. Très bien, pour une fois qu'elle comprendra quelque chose!
-Ben pourquoi?
J'ai rien dit...
-Je ne veux pas devenir la "parfaite petite groupie de Mister Black", avec le kit complet et les piles de rechange! A voir comment il traite ses copines je préfère encore sortir avec Pettigrow...Bon d'accord peut-être pas Pettigrow. Bref, ce que je veux te dire, c'est que je ne veux pas me faire avoir, d'autant que le côté amour et sentiments n'est pas mon domaine de prédilection si tu vois ce que je veux dire!
Je m'assois sur mon lit et c'est comme si tout le poids du monde venait de décider subitement de s'avachir sur mes épaules. Chagrin d'amour. Notion qui m'était jusqu'à l'or totalement inconnue. Bien sûr je me suis déjà fait larguer, mais c'était surtout des amourettes de gamins, à douze ans on est jamais très sérieux. Mais à mon âge, ça commence à se corser et je dois avouer que je me sens complètement novice en la matière. Je suis quasiment sûre que mes sentiments pour Sirius...pour Black ne sont pas si importants que ça, mais ça me fait me poser des questions. Est-ce qu'à mon âge je ne devrais pas me calmer sur le fumage de moquette et me conduire comme une jeune fille digne de ce nom? Ca me torture. Ma mère a peut-être raison après tout...
-Ally...
Je me tourne vers Amélia qui s'est assise près de moi, ses cheveux bruns encore un peu en bataille de sa séance de gym sur sommier. Elle me regarde d'un air compatissant et semble avoir repris son sérieux.
-...Si c'est vraiment ce que tu veux, alors je ferai tout pour t'aider. Mais tu ne pourras pas m'empêcher de jouer les entremetteuses, même si ce n'est pas avec Black!
Je ris à la dernière phrase. Elle a raison après tout. Ce n'est pas parce que je ne veux pas sortir avec Black que je dois boycotter les garçons en général!
-Par contre tu devrais parler à Sandy, c’est un truc qu’on se dit entre meilleures amies ça !
-T’as sûrement raison…D’autant que je suis sûre qu’elle ne m’emmerdera pas autant que toi ! je réplique avec un sourire en coin.
-Méchante ! Je cherche simplement à t’aider et toi…
-Au fait, comment est-ce que tu as su ?
-Ah ça…En cours d’Histoire de la Magie, tu t’endors toujours à moitié, d’ailleurs dans ces moments-là tu ressembles à une carpe sortie de l’eau, c’est dingue…
-Mélia…
-Oui oui, j’y viens ! Donc tu fixes le vide, mais j’ai remarqué que ton regard n’est pas seulement destiné aux magnifiques dalles du sol…Il se dirige souvent vers un certain garçon dont je ne citerai pas le nom…
Je me sens gênée tout à coup. Et surtout frustrée que ELLE s’en soit rendu compte avant moi ! Comme si on m’avait découverte, comme si on m’avait foutue à poil. S’il y a bien une chose que j’appréhende, c’est bien qu’on perce ma carapace de folle furieuse croisée avec l’idiote du village.
-Ouais bah ça prouve rien. J’aurais pu simplement me sentir physiquement attirée par lui.
-Oh mais il n’y a pas que ça ! Quand il t’adresse la parole, ou quand il s’approche de toi, tu rougis toujours très légèrement, même si ta voix ou ton expression ne laisse rien transparaître.
Ce qu’elle m’énerve…
-Bravo inspecteur ! Sur quelle affaire travaillerez-vous maintenant que celle-ci est réglée ?
-Bah j’envisage de me lancer sur le cas Potter/Evans…
-Ah ça non ! Ca c’est mon affaire ! Ne t’avise pas de me piquer mes poulains !
-Okay okay ! Je vais être obligée de me rabattre sur Londubat et Alice, tu sais, la copine de Laura.
-Y a du potentiel ?
-Je crois bien.
Nous sortons du dortoir en discutant joyeusement et nous trouvons Lily et Sandy observant le panneau de la salle commune d’un air songeur. Je sais ce que pense Lily. « Est-ce que James va m’inviter ? » doit-elle se dire avec espoir. Ca c’est ce que je me représente dans ma tête en essayant de croire que tous mes petits plans foireux pour les rapprocher ont marché. La réalité doit plutôt ressembler à « Comment échapper à Potter ? » ou tout simplement « Misère ! ». Quant à Sandy, je me damnerais pour savoir à qui elle pense avec cet air rêveur. En parlant de ça, c’est le moment de discuter un peu :
-Sandy ?
-Hm ?
-Il faut qu’on parle !
Surprise, elle acquiesce de la tête et passe devant Amélia qui me fait de grands signes d’encouragement des plus ridicules, et auxquels je réponds par un geste obscène de la main, sourire Colgate en bonus. Une fois de retour dans le dortoir, je respire un grand coup et entreprends de rapporter à mon amie toute la conversation que j’ai eue avec Amélia et les deux mois de confusion totale que je viens de passer. Sa réponse me laisse sans voix :
-Ah.
-Que…Comment ça « Ah » ?? C’est tout ce que ça te fait ??
-Je…En fait ça ne m’étonne pas trop…
Enfer et damnation ! J’ai l’impression que la planète s’effondre autour de moi. Où ? Comment ? Quand ? Pourquoi ? Quelle est cet infamie ?…Là je me serais bien évanouie mais j’ai peur de donner dans le cliché…
-Mon Dieu ! Vous êtes encore beaucoup à être au courant ?! Ca se voit tant que ça ??
-Non non ! Rassure-toi ! C’est parce que je te connais bien ! Et puis Amélia à toujours eu du flair pour ce genre de chose ! Non je t’assure, je trouvais juste ça étrange que tu mettes autant d’énergie à le vanner ! Comme je sais que c’est ton moyen de défense le plus efficace, je me suis dit…
-Que j’étais une parfaite idiote ! Aaah je suis trop nulle !!
Je m’étale de tout mon long sur le parquet et commence à me rouler par terre comme la dernière des serpillières. Ouiiiiiinnnn je suis la pire des abruties même pas foutue d’assumer ses sentiments !!!
-Arrête-ça tu vas te salir ! s’exclame Sandy en m’attrapant par le bras.
C’est fou, cette fille a le don de détourner votre attention vers des détails plus que stupides.
-Je ne te trouve pas du tout stupide ! Ca prouve que tu n’es pas comme les autres pimbêches qui se sont fait passer dessus par la moitié de l’école !
Je me redresse et la fixe d’un air interrogateur. C’est la première fois que j’entends Sandy utiliser une expression aussi imagée. Décidément il y a un truc qui a changé…
-Dis-donc toi, t’aurais pas un truc à me dire par hasard ?
Elle se met à rougir violemment et me lâche pour triturer nerveusement sa jupe.
-Allez quoi, on a qu’à dire que c’est le jour des confidences aujourd’hui !
Elle paraît hésiter, mais finit par me regarder d’un air parfaitement gêné.
-Je…Je crois que je suis amoureuse.
Cette phrase fait tilt dans ma tête et explose comme un feu d’artifice. Sans crier gare, je lui saute dessus et l’étouffe à moitié à force de la serrer en hurlant « Hallelujah !! Youpi !! Tchuss !! ». Et elle, comprimée telle l’écrou dans un étau, de me répondre :
-Argl je suis contente que tu le prennes comme ça mais si tu voulais bien me laisser respireeer !
Je la lâche et la contemple de haut en bas. Puis j’étouffe un sanglot et essuie des larmes invisible de mes joues.
-Snif, les enfants grandissent trop vite…
-Arrête de faire l’idiote et écoute moi plutôt.
A peine avait-elle fini sa phrase que j’étais déjà assise à ses pieds.
-Vas-y, raconte ! Je veux TOUT savoir !
-Et bien, il est beau (« J’espère bien ! »), intelligent (« Pas trop j’espère ? »), doux (« T’as testé ? » « Arrête de raconter des conneries et laisse moi finir ! ») et, quand je suis près de lui, j’ai l’impression de me sentir plus forte, plus sûre de moi. Il me met en confiance.
Je réfléchis (et oui ça m’arrive, et de plus en plus). D’après la description qu’elle me fait de ce garçon, il a l’air parfait…Elle en a de la chance. Moi quand je suis à côté de Sirius, je me sens toute petite, c’est pour ça que je combats cette impression à grand renfort de répliques cinglantes. Je souris en voyant comme elle paraît heureuse en parlant de lui.
-Quoi ?
-Je suis heureuse pour toi. Tu as l’air d’être sacrément accro !
-Oh ne te réjouis pas trop vite, rien ne dit que c’est réciproque…
-Tu te fous de ma gueule ? Tu es une fille géniale, n’importe quel mec normalement constitué serait ravi d’avoir une petite amie comme toi !
Elle me sourit doucement mais n’a pas l’air convaincue par mon argument. C’est qu’elle est têtue quand elle veut !
-Ne t’occupes pas de ça pour l’instant, moi j’en suis convaincue, que c’est réciproque. Alors c’est qui ce type ? Je le connais ?
Elle hésite encore, mais devant mon regard suppliant genre Bambi-tout-seul-dehors-dans-le-froid-et-la-faim elle finit par soupirer avant de poursuivre :
-On peut dire ça…
-Allez siteuplaaaaaaît !! Je suis ton amie ou pas ?? Je t’ai TOUT dit moi, alors que je ne suis même pas sûre de mes sentiments !
Elle avale sa salive. Lisse son chemisier. Se racle la gorge.
-C’est…C’est Remus Lupin.
J’ai cru entendre quelque chose. Dites moi pas que c’est pas vrai ! Je l’avais sous les yeux tout ce temps et moi, obnubilée par ma petite personne, j’ai rien vu !! Aaaah je me déteste !!
-Je suis la pire des meilleures amies ! Ouiiiiiinnnn !!
-Mais non, dis pas ça ! Bon, je crois que tu es un peu stressée en ce moment.
-Tiens j’aurais jamais cru…
Elle poursuit sans prêter attention à ma remarque.
-Viens, tu vas aller te coucher et ça ira mieux demain. Tu te sens mal pour l’instant mais comme tu le dis si bien, ça va passer !
-T’as sûrement raison…
Devant mon air abattu, elle me regarde d’un air inquiet. Ne pas m’entendre raconter des idioties est tellement rare que c’en devient inquiétant. Aah j’aime pas quand elle me regarde comme ça ! Je prends le parti de lui sourire.
-Je vais faire comme tu dis, je suis sûre que demain je recommencerai à sauter partout telle la poule moyenne (ça saute une poule ?). Va rejoindre les autres, il est encore tôt.
Elle refuse d’abord de partir mais finit par battre en retraite face à ma détermination et surtout à mon oreiller menaçant levé au-dessus de ma tête. Je ressasse tout ce que mon dit mes amies et finit par m’endormir, résignée.
Des chuchotements résonnent autour de moi. Beuh…Veux encore dormir ! C’est quoi ce capharnaüm ?! Dire que je faisais un si joli rêve…J’étais avec Sirius et…Bon je vais pas vous faire un dessin…Mais non je parlais pas de ça !! Pff z’êtes nuls. Si j’ouvre les yeux, les choses qui gloussent à côté de moi depuis maintenant cinq bonnes minutes vont se rendre compte que je suis réveillée. Si ça se trouve c’est encore Peeves qui essaie de me surprendre avec un cheesecake dans chaque main ! Je me rappelle que mes cheveux avaient embaumé la crème des jours durant après ça !
-Hé ! je crois qu’elle se réveille ! fait une voix qui ressemble étrangement à celle de Lily.
-T’es sûre ? Je vois pas la différence… murmure une autre voix qui me fait penser à Laura.
-Ca c’est parce que tu ne l’as jamais vue quand elle fait semblant de dormir, et ceci car tu t’endors comme une masse dès que tu frôles ton lit tout les soirs !
-Mais euh !
Fausse alerte, se sont juste ces petites saloperies qui me servent de camarades de chambre qui s’amusent à m’épier pendant mon sommeil. Et bien elles vont être servies…
-Hé les filles, c’est normal qu’elle respire plus ?
-MON DIEU !!
-Poussez-vous de là, j’ai fait un stage de secourisme cet été !
Aargl !! Laura vient de sauter sur mon ventre et me rebondit dessus en ce qu’elle croit être un massage cardiaque.
-Bordel c’était quoi ce stage de secourisme ?? Tu vas l’achever là !
-Hmpf ! Si on peut même plus aider…
Pitié Laura n’essaie plus de m’aider ! Pour le coup, je suis à deux doigts de tomber dans les pommes et je crois avoir deux ou trois côtes fêlées. Soudain, Lily a une idée qui me glace le sang :
-C’est du bouche-à-bouche qu’il faut lui faire !
-Aaah non !!!
Je lui épargne cette peine et me rue hors du lit en la menaçant avec mon oreiller.
-Personne ne touche à ma bouche !
-Tiens, tu vas déjà mieux ! s’extasie Laura. Puis se tournant vers Lily : Je m’incline, t’es tellement efficace qu’elle s’est réveillée avant que tu la touches !
La concernée hausse les épaules et va faire son lit. Je remarque que toutes mes amies sont déjà habillées de pied en cap. Bizarre pour un samedi, et de vacances qui plus est.
-Vous allez quelque part ?
Soupir général.
-Me dites pas qu’elle a oublié ? marmonne Amélia.
-La Terre appelle Ally ! On va à Pré-au-Lard aujourd’hui, tu te souviens ?
Oh my god. J’avais totalement oublié ! Mais à quoi bon aller m’acheter une robe alors que je n’ai AUCUNE envie d’aller à ce fichu bal ? Et puis je n’ai pas de cavalier, même potentiel.
-Je veux pas y aller… je marmonne.
Elles me regardent toutes comme si je venais de prononcer la plus infâme obscénité qui soit. Après quelques secondes de stupeur, Lily s’avance vers moi et me contemple du haut de son mètre soixante. Tiens, elle est plus petite que moi…
-Pardon ? J’ai peur d’avoir mal entendu.
-Je n’ai aucune envie d’y aller. Et puis je ne pense pas que quelqu’un voudrait y aller avec moi…
-Au lieu de raconter des bêtises, vas t’habiller.
-Depuis quand tu me donnes des ordres, petite fille ?
-Mais depuis toujours ma poulette ! me lance-t-elle avec un sourire carnassier.
-T’as pas tort…
-Allez, je suis sûre que quelqu’un t’invitera dans le courant de la journée, c’est ce que vont faire la majorité des garçons. Et puis…Tu ne pourras peut-être pas aller à ce bal accompagnée de Sirius Black, mais tu peux toujours le rendre jaloux à en crever de ton cavalier !
Stupeur et tremblements. Je crois que mon cerveau va finir par ne plus fonctionner correctement…Je suis aussi atterrée que si Lily venait de m’annoncer que ma mort était pour demain. Comment est-ce que…Je me tourne vers Amélia. Elle affiche un air concentré et s’applique à regarder ailleurs. Je vais la buter !!! KILL…AMELIAAA !!
-A-ME-LIAAAAA !!!
-Oooh !! Regardez cette belle tâche sur le mur !!!
-Oui et bien il va y en avoir une nouvelle, de tâche sur le mur !! Brune aux yeux bleus je dirais !! Qu’est-ce qui t’as pris de tout leur raconter ???
-J’ai fait ça uniquement pour t’aider moi !
-Oui Ally, elle ne pensait pas à mal. On va toutes pouvoir t’aider comme ça. me dis Sandy.
Je me sens fatiguée tout à coup.
-Mais m’aider à QUOI ?
-Ben tiens, à te transformer en super-canon pour ce bal d’Halloween ! Je pensais que t’avais compris !
Elles me contemplent toutes avec un air satisfait qui me déplaît au plus haut point. Moi ? En canon ? D’habitude on me considère plutôt comme un boulet…Je sais, elle était facile. Le fait est que je vois mal comment elles pourraient s’y prendre.
-Allez, assez tergiversé, prépare-toi vite fait et on y va !
Bon, je suppose qu’il est inutile de résister Lily finit toujours par avoir ce qu’elle veut de toutes façons. Je prends donc une douche rapide et je m’habille plus sobrement que d’habitude. Un jean, une chemise à carreaux (de celles qui vous font ressembler à un bûcheron) et mes santiags rouges (yeepeeh !). Tout ça sans cesser de grommeler bien entendu.
Nous descendons comme des furies dans le hall…Rectification : ELLES descendent comme des furies dans le hall, moi, elles me traînent lamentablement comme une vieille chaussette. Nous arrivons enfin devant Rusard qui s’apprêtait à fermer la grille. Nous passons deux minutes à batailler avec lui pour pouvoir sortir et Mc Go vole à notre secours juste au moment où j’allais traiter notre bien-aimé concierge de « tuut de tuut de concierge à la tuuuuuuuut ! ».
C’est donc avec soulagement que nous pénétrons dans l’enceinte du village. Finalement je pense que me changer les idées peut en être une bonne (d’idée). Nous discutons avec enthousiasme et nous en arrivons à parler de nos cavaliers. Je décide de ne pas penser à mon cas (désespérant) ,et de me concentrer sur ce que disent les autres.
-Moi, j’y vais avec Stephen Connelly, il me l’a demandé hier. annonce Amélia avec un air béat.
-Ouah le bol ! C’est bien le poursuiveur de notre équipe de Quidditch ? Le brun super craquant ?
-Celui-là même ! Et toi Laura ?
-Baaaaah…Ca fait deux ans que je discute régulièrement avec Kyle Fa…Fe…Me rappelle plus de son nom…
-Folley. intervient Lily (elle connaît tous les noms de tous les élèves, même des premières années, je sais pas comment elle fait).
-Ah oui voilà ! Donc j’espère qu’il va m’inviter, je l’aime bien.
-Très bien, mais tu as pensé à le prévenir que tu risquais de t’endormir en plein milieu de la piste de danse ?
-Ah ah très drôle…marmonne la concernée en grimaçant.
-Sandy ? Je suppose que tu attends…qui tu sais ? je lui demande innocemment.
Sandy élude les questions des autres et me répond d’un vague « Mmh possible… ».
-Et toi Lily ?
Elle ne répond pas tout de suite et continue à marcher.
-James m’a demandé si je voulais y aller avec lui.
-Ah oui ? Et il a mis combien de temps cette fois avant de comprendre que c’était non ?
Lily s’arrête de marcher. Elle lève la tête vers nous et dit d’une toute petite voix :
-J’ai accepté.
Toutes les filles se retournent d’un seul coup et manquent de se casser la figure. Je me contente d’ouvrir la bouche et de la refermer comme si mon cerveau refusait d’y envoyer les mots qui résonnent dans ma tête, à savoir « OH MY GOD !! ». Lily nous regarde tour à tour en se dandinant d’un pied sur l’autre tandis que son visage arbore un rouge soutenu. Amélia est la première à réagir :
-Queeeeuwaaaaaaaaa ???
-Il t’a droguée ?
-Mais c’est génial !!
-…
Dans l’ordre : Amélia, Laura, Sandy, Lily. Je suis si fière de moi. Tellement, tellement fière de moi !! Ma petite Lily est en train de grandir et de devenir tolérante, si c’est pas miiignooon !
-Je…Ally, j’ai réfléchi à ce que tu m’as dit et puis James devenait de plus en plus supportable ces temps-ci et…Voilà…
Aah Lily, Lily, Lily… Si innocente, si naïve…Elle ne se rend même pas compte que je l’ai manipulé en beauté. C’est moi ou je suis plus douée avec les sentiments des autres qu’avec les miens ?
-Tu n’as pas à te justifier. Profite juste.
Je lui fais un clin d’œil aguicheur et lui envoie un gros bisous qui fait « sprotch ». Elle me sourit et nous continuons notre route vers les boutiques. C’est dingue le nombre de magasins de fringues qu’on trouve dans ce bled ! Je vais encore bien m’emmerder moi…J’ai jamais été très fan de shopping, alors en plus pour m’acheter une…robe…J’ai pas porté une seule robe depuis que j’ai sept ans, mon aversion pour ce genre de vêtement est presque aussi forte que mon dégoût des chemises, c’est dire ! A la seule pensée de devoir essayer ces trucs informes qui boudinent et vous confirment dans l’idée que vous êtes grosse avec une poitrine proéminente sur laquelle les garçons ne vont pas arrêter de loucher, je me renfrogne. C’est de leur faute de toutes façons. Perdue dans mes macabres pensée, je ne décroche pas un mot pendant un long moment. Dire que ces folles ne m’ont même pas laissé le temps de petit-déjeuner ! Quel sacrilège, moi qui me suis constitué une vraie religion autour de la bouffe ! Je peste contre mes matinales ravisseuses jusqu’à ce que Laura s’arrête de marcher d’un seul coup, provoquant ainsi un joyeux carambolage.
-Mais qu’est-ce tu fous ??
-On entre dans celui-là ?
Elle désigne du doigt une petite boutique encastrée entre un pub et l’apothicaire. L’enseigne déclame « Chez Alba, robes de sorcier et de soirée. Styliste de mode magique depuis 1578 ». Tant qu’on y est…
-Maintenant qu’on est là…déclare Lily, reprenant parfaitement le fond de ma pensée.
Nous entrons donc dans la boutique et là, pour mon plus grand malheur, nous sommes agressées par un pot de peinture sur patte.
-Welkomen dans mein modesteuh boutiqueuh !
-Eeeuh…Merci ?
-Aaah ! Ya ya ! Fous êteuh là pourrr le baleuh !!
-Euh…Ouais c’est ça ouais !
Bigre, je ne pensais pas voir un jour dans ma misérable vie un spécimen semblable ! Il semblerait que ça soit un travesti déguisé en léopard, de marque allemande, peinture à revoir sérieusement. Ou bien la créature est daltonienne ou on ne lui a jamais expliqué que l’ombre à paupière verte jure avec le mascara violet et le rouge à lèvre vermillon. SURTOUT quand on a le visage plus flétri qu’un derrière de babouin. Par ailleurs cette chose —dont le genre et l’identité sont encore incertains- a la carrure et la prestance d’un joueur de rugby irlandais (et je parle en connaissance de cause), et nous fixe de ses minuscules yeux bleus et porcins. Pas de doute, nous venions de tomber sur Alba.
-Alorrr laquelle de ces mâdemoaselleuh ferrra à Alba das privilégeuh de passette in premiéreuh ?
-Eeeeuh…
D’accord, si on laisse Laura en porte-parole on peut tout de suite repartir…Je donne un coup de coude à Lily et lui adresse un regard éloquent style « Sors nous de cette galère, j’ai peur elle va nous bouffer ! ». Et elle de me répondre en chuchotant nerveusement.
-Qu’est-ce que tu veux que je lui dise ?
-Bah réponds à sa question, ce sera déjà pas mal !
-Mais j’ai rien compris !
Je soupire et écarte Laura de côté. La pauvre se faisait martyriser par la vendeuse qui ne cessait de lui reposer la même question dans un anglais de plus en plus approximatif tandis qu’elle tentait de communiquer dans un allemand tout aussi vague.
-En fait celle qui va passer en premier…
La vieille sort ses aiguilles et un mètre ruban semblant dater de Mathusalem.
-…C’est Sandy !
Celle-ci se tourne vers moi en secouant les mains en signe de dénégation. Je la pousse vers Alba en l’encourageant hypocritement.
-Allez vas-y elle a l’air…euh…très professionnel !
Sans tenir compte de son regard meurtrier, je cours me réfugier derrière Amélia. Misère, il fallait qu’on tombe sur le seul magasin qui expose des spécimens de foire ! Amélia se pose des questions existentielles :
-Mais euh…pourquoi on s’en va pas en fait ?
-Tu rigoles ?! T’as vu la carrure de la poule ? A peine on esquisse un pas vers la porte qu’on est déjà broyées !
Nous déglutissons difficilement et nous tournons vers Sandy, déjà sur le billard (expression peut-être un chtit peu exagérée…). Celle-ci n’a pas l’air très rassurée mais contrairement à se qu’on pourrait penser, notre couturière a l’air de s’en sortir pas mal, sans aucun geste brusque. En tous cas je n’ai pas encore entendu de côte qui se fêle…Rassurée et me sentant un peu moins coupable, je pars explorer la petite boutique. Quelques robes sont exposées et n’ont pas l’air aussi insolites que leur conceptrice. J’avoue que l’espace d’un instant j’avais eu peur de me retrouver avec une robe bustier imprimée zèbre rose et orange. Mon style de vêtements est un peu particulier mais ça ne veut quand même pas dire que je n’ai aucun goût ! Nous passons toutes par les mesures puis vient le choix de la robe. Alba nous propose plusieurs modèles de robe qu’elle pourra ensuite personnaliser à notre demande. Pas tellement emballée par cet étalage de fanfreluches, je reste dans mon coin jusqu’à ce que les autres aient fini.
Lily se retrouve avec une robe bustier noire à fines bretelles lui arrivant juste en dessous des genoux. Le genre de robe qui reste joli tout en étant discret, sexy mais sans dire « Sautez-moi dessus ! ». N’oublions pas les escarpins et le châle pailletés qui accompagne le tout. La seule trace de déguisement qu’elle portera sera un loup noir à ce qu’elle nous dit.
Sandy, elle, a opté pour quelque chose de plus ouvragé. Une robe corsage bleu nacré comportant des manches trois quart et un espèce de tutu qui s’avère du plus bel effet dans le contexte. En effet Sandy a décidé de se transformer en fée le temps du bal. Si vous voulez mon avis, ça ne change pas beaucoup de d’habitude (et c’est pas Mumus qui va dire le contraire…).
Laura portera quant à elle, comble de l’ironie, LA robe de la Belle au Bois Dormant, ce qui justifiera peut-être les bâillements intempestifs qu’elle n’hésite pas à pousser en toutes circonstances. Je vais pas vous faire un dessin de la robe[nda : par contre moi oui, reste plus qu’à réparer mon scanner…], un truc de princesse qui s’accorde bien avec ses cheveux dorés.
Amélia prouve encore une fois sa mégalomanie en ayant choisi l’apparence d’un chat pour la soirée. Une robe d’époque Victorienne, tout en corsage et en jupons pourpres et noirs, s’arrêtant à mi-mollet. Un serre-tête sur lequel se tiennent deux petites oreilles de velours noir et une queue confectionnée dans la même matière viennent compléter le tout. Elle nous saoule avec ses miaulements depuis maintenant dix minutes.
Voilà. Maintenant qu’elles sont toutes satisfaites par leurs robes et que moi, je viens de changer d’avis, je suppose qu’on peut s’en aller…Non ? Allez…Un petit effort…Plus que quelques pas…
-Hophophop halte là !
Et merde.
-Tu restes ici toi ! m’ordonne Lily en me traînant par le col dans la boutique, sans tenir compte de mes gémissements.
Sortez-moi de làààà !!!
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