Cité cachée.
Cloud tendit le sac de provision à sa sœur.
-Vous êtes sûr de vous ?
-On n’a pas le choix Cloud, tu le sais très bien. Répliqua Shanira.
Ils avancèrent sur le pas de la hutte. Le soleil commençait à descendre, se perdant dans la canopée. Quelques étoiles commençaient à briller dans le ciel. Les feuilles des arbres, encore rouges et jaunes donnaient à l’atmosphère une sensation de pureté, l’éclairage du soleil faisait rayonner les arbres comme des joyaux. Les trois Elfes descendirent l’échelle de corde qui permettait de rejoindre le sol, une dizaine de mètres sous les constructions. La sentinelle qui surveillait les alentour et l’allumage des feux les salua. Sélik les rejoignit.
-Vous partez ?
-Comme tu peux le voir. Répondit Nín. Les autres sont-ils déjà partis ?
-Vulgaï et Fäolin sont partis il y a une heure. Et je viens de voir Nicolaï et Katrina qui ne devraient pas tarder à vous suivre. Dépêchez vous, vous avez le parcourt le plus long. Je veux que vous ratissiez la Contrée de Taleda et le Royaume de Melong, afin de trouver les autres œufs.
-Et chez les Nains ? Questionna Shanira.
-Envoyer un Elfe chez les Nains serait déclarer la guerre et ils se douteraient qu’il se passe quelque chose. Sur leurs îles, ils ne verront rien venir. Lorsque les Ombres attaqueront, ils seront anéantis De plus, je ne pense pas qu’ils puissent posséder un œuf. Allez, partez maintenant. Et n’oubliez pas que l’avenir des Elfes Noir dépend de vous.
Sur ces mots, Sélik remonta dans les feuillages et rejoignit le village suspendu. Cloud pris sa sœur dans ses bras et lui déposa un baiser sur le front avant de faire de même avec Nín. Les deux filles s’éloignèrent de lui.
-Soyez prudentes ! Que Vunh, le dieu des forêts veille sur vous !
-Et qu’il veille sur toi. Lui répondirent les deux Elfes avant de prendre leurs sacs et de s’enfoncer d’un pas sur dans le sous-bois
Cloud les regarda partir et lorsqu’elles eurent disparues, remonta à son tour. Nín et Shanira se tournèrent une dernière fois vers la Cité qui les avait vu grandir. Seul l’œil exercé d’un Elfe pouvait voir les habitations suspendues dans les arbres et reliées entres elles par des ponts de lianes.
-Il va falloir traverser le Pil. Déclara Nín, afin de briser le silence qui s’était installé.
-A cette saison, le fleuve est haut. Je crains que le pont de liane ne sois pas accessible. Déclara Shanira.
-Tu crois que les Eaux l’auront emporté.
-Ca c’est déjà vu ! Nous verrons quand nous y serons.
Le soir avait finit par tomber, les étoiles et la Lune brillaient de milles feux dans le ciel d’un noir d’encre. Heureusement pour Nín et Shanira, les Elfes voyaient dans le noir. Quand, malgré leur vision nocturne, avancer devint trop difficile pour elle, elles s’arrêtèrent et s’installèrent confortablement dans les branches d’un arbre. Ainsi, pour la nuit, elles seraient à l’abri des prédateurs terrestres. Le lendemain, après une nuit de sommeil calme, elles arrivèrent enfin en vue du Pil, et, comme l’avait prédit Shanira, le pont de liane avait disparu et le fleuve était en crue. Les deux filles s’arrêtèrent devant le fleuve en furie, certes, elles n’avaient pas souvent quitté la Cité, mais c’était la première fois que le fleuve s’écoulait avec une telle violence.
-Comment allons nous passer. Gémit Shanira. Il nous est impossible de traverser à la nage.
Un sourire éclaira le visage de Nín.
-Allons, Shan, il me semble que tu oublies une chose essentielle. Sur ces mots elle s’envola.
A son tour Shanira éclata de rire avant d’incanter.
-MagicAiles ! S’écria-t-elle.
De fines ailes transparentes apparurent dans son dos et comme Nín, elle décolla. Elles se posèrent en douceur sur l’autre rive.
-Je suppose que les autres ont fait de même pour pouvoir traverser
-Comment ai-je pu oublier qu’il était possible d’utiliser la magie pour se déplacer ?
-Tu avais la tête ailleurs, sans doute. Répondit Nín. Allez, nous devons nous rendre à Livan
Elles reprirent leurs routes vers la capitale. La journée était bien avancée lorsque Nín ressenti une présence. Elles avançaient en silence depuis un moment déjà, l’une derrière l’autre car la progression était difficile. Nín, en tête, leva la main droite, les doigts écartés. Aussitôt, Shanira s’arrêta. Nín se tourna vers elle et désigna son oreille avant de mettre son index sur sa bouche. En silence, les filles écoutèrent, puis Shanira leva trois doigts, Nín approuva d’un hochement de tête. Elles se regardèrent, Nín désigna les arbres au alentour. Et, toujours en silence, elles se dissimulèrent chacune dans un arbre et attendirent. D’où elles étaient, elles pouvaient voir les deux parties du sentier sur lequel elles circulaient quelques instants plus tôt. Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’elles ne voient arriver trois individus. |