Avait-elle bien tout pris ? Sa robe aux couleurs de Griffondor, sa trousse de toilette, ses bouquins de prédilection, ses plumes, ses encriers, son chaudron, sa robe pour la soirée d’anniversaire et son cadeau pour Harry… parfait, tout était bien rangé dans ses valises.
Il ne se passa pas beaucoup de temps avant qu’on ne sonna à la porte. C’était Mr. Weasley qui venait la chercher pour la conduire là où aurait lieu la soirée d’anniversaire en l’honneur d’Harry. La maison des Black n’était plus aussi sûr depuis que Kreattur n’avait plus de maître. De plus, Harry aurait peut-être été bouleversé de revoir cette maison sans son parrain. C’est pourquoi Hermione ne savait pas où Mr. Weasley l’emmènerait.
Hermione se dépêcha donc de descendre avec ses bagages dans le hall pour l’accueillir.

- Bonsoir Hermione, comment vas-tu ? Oh, mais tu as les cheveux courts.
- Mes cheveux me gênaient de plus en plus. Mais c’est peut être un peu trop court…
- Cela te va très bien. Est-ce que tu es prête ?
- Oui, j’ai tout ce qu’il me faut.

Mme Granger sortit de la cuisine pour donner ses dernières recommandations :

- Mon poussin, tu n’oublieras pas de bien te brosser les dents après chaque repas et essaye de te coucher tôt. Ce n’est pas bon pour ton teint de lire très tard dans la nuit.
- Oui, promis maman. Oh, est-ce que tu as vu Pattenrond ?

En entendant son nom, le chat roux fit son apparition et vint ronronner près des jambes de sa maîtresse. Hermione le prit dans ses bras, embrassa sa mère et partit avec M. Weasley. Après quelques pas, ce dernier scruta les horizons. Ne voyant personne, il sortit sa baguette magique de l’une de ses poches et d’un geste, fit apparaître un tapis qui flotta à quelques centimètres du sol.

- Mr. Weasley, ne me dites pas que c’est un …
- Exactement, Hermione c’est un tapis volant. Je l’ai emprunté à Mondingus.
- Je croyais que le tapis volant n’était pas autorisé ? C’est même vous qui aviez dit que c’était considéré comme un artefact moldu par le bureau d’enregistrement des objets à ensorcellement prohibé…
- Ah, euh, eh bien ce sera notre secret… Il ne faudra pas en parler à Molly. Je n’ai pas pu emprunté de voiture au ministère. Viens, installe-toi.

Hermione posa ses bagages sur le tapis et s’y installa en mettant Pattenrond sur ses genoux.

- Où doit-on aller ?
- A Wisteria walk.
- Wisteria Walk… Mais c’est près de Privet Drive.
- La fête se déroulera chez Mrs Figg et tu pourras y séjourner jusqu’à la rentrée. Ainsi Harry ne se sentira pas trop seul. De plus, nous avons pensé qu’en étant plus proche d’Harry, il nous serait beaucoup plus facile de le protéger. Bien sûr cela est temporaire, la maison de Mrs Figg n’est pas incartable et en témoignant pour Harry l’année dernière, Mrs Figg a pris une importance pour les partisans de Tu-Sais-Qui. Lucius Malefoy a eu tout le loisir de lui en informer tout au long de l’année. Mais pour la surprise, nous avons besoin de nous établir près de chez les Dursley. Ah, nous voici arrivés.

En effet, Mrs Figg attendait sur le pas de sa porte.

- Bonsoir, tu dois être Hermione. Je suis ravi de t’accueillir dans ma modeste demeure. Viens entre. Ron est impatient de te voir.

Si l’extérieur était assez modeste et un peu délabré, l’intérieur de la maison était un palais avec des piliers de marbre et un carrelage d’une blancheur époustouflante. Hermione ne fut pas surprise d’un tel tour de magie, elle se rappela la tente toute équipée lors de la Coupe du monde de Quidditch deux ans auparavant. Le jeune rouquin attendait dans un magnifique salon muni d’une large cheminée et de plusieurs fauteuils moelleux. En voyant Hermione, il se précipita vers cette dernière.

- Hermione ! Te voilà enfin, j’ai un service à te demander…
- Bonsoir tout de même, coupa la jeune fille. Tu pourrais au moins me demander comment je vais. Ce serait plus poli de ta part.
- Excuse-moi, mais c’est très important ! ! Maman ‘n veut pas que je reste avec toi ici après la fête. Elle dit que je n’ai pas assez travaillé pour les BUSE et veut que je révise tout le mois d’août avec elle. C’est la galère. Je lui ai pourtant dit que tu pourrais très bien me faire réviser ici, mais Maman a répondu que si ta présence avait été bénéfique sur moi, j’aurais eu plus de BUSE.
- C’est vrai que je n’ai jamais pu réussir à te convaincre de travailler tes leçons sérieusement. De plus, je n’ai pas du tout envie de te servir de professeur pour la fin de mes vacances.
- Mais Hermione, tu passes la plupart de ton temps dans tes bouquins ! ! Tu lis même les livres de classes avant même que les cours aient commencé.
- Et alors, c’est un de mes loisirs, et j’ai besoin d’être seule. Hermione était de plus en plus vexée. Si au moins tu avais la même passion que moi pour apprendre tout ce qui concerne le monde des sorciers, on pourrais en parler souvent mais tu te contentes d’apprendre le strict minimum. Quand je pense que tu est né d’une famille de sorciers…au moins Harry a l’excuse de n’avoir rien su du monde des sorciers avant d’aller à Poudlard… Les paroles d’Hermione dépassaient la pensée.
- Ah, ouais, le beau et talentueux Harry et Hermione la plus intelligente du monde ! ! ! Et moi, je suis le bouffon de service qui fait bien rire par son ignorance. Si c’est comme ça, je vais vous laisser ensemble tout le mois d’août, vous pourrez bien vous moquer de moi.
- Tu n’es qu’un crétin ! !

Sur ces mots, Hermione sortit en courant de la pièce les yeux prêts à verser des larmes. Ron resta seul dans le salon se maudissant lui-même. S’il voulait jeter Hermione dans les bras d’Harry, c’était bien joué. Ne sachant pas comment se réconcilier à nouveau car ils avaient été chacun blessés dans leur amour propre, les deux amis ne se parlèrent plus que par brides jusqu’au matin du 31 juillet. C’est Ron qui fit le premier pas en frappant à la porte de la chambre d’Hermione.

- Oui ?
- Euh, Hermione, c’est Ron.
- Ah, attends, je me change…
- Je vais te parler d’ici, ça me dérange pas. Le rouquin était plutôt soulagé de ne pas avoir à regarder Hermione en face. Tu sais, j’ai réfléchi et je crois que j’ai pas très bien réagi. Je te présente mes excuses.
- Non, c’est moi qui regrette toutes les méchancetés que je t’ai dites. Hermione ouvrit la porte précipitamment sans penser qu’elle n’avait pas encore eu le temps de mettre son chemisier. Ron se mit à rougir en voyant son amie habillée d’une simple jupe et d’un soutien-gorge. Se rendant compte de son état, Hermione referma vite la porte. Malgré la gêne qui s’était installée, cette dernière prit la parole :

- Ron, tu es un ami qui compte beaucoup pour moi et je serais toujours là pour t’aider. Je vais parler à ta mère et essayer de la convaincre pour que tu puisses rester ici.
- Non, tu avais raison. Je ne me suis jamais vraiment investi dans mes études et je me reposais toujours sur toi. Tu dois en avoir assez de toujours m’avoir sur le dos. Mais ça va changer et je ferais tout pour être à ta hauteur. Bon, je vais aller voir si je peux aider Mrs Figg.

Harry devait venir en fin d’après-midi car les Dursley avaient reçu une invitation pour assister à un grand spectacle à Londres. Et comme convenu, c’était Mrs Figg qui devait surveiller le jeune homme à la cicatrice pendant leur absence. Tout le monde s’affairait pour que la surprise soit réussie. Mme Weasley et sa fille Ginny étaient aux fourneaux. Ron, Fred et Georges se chargeaient de déplacer les meubles. Hermione aidait Nymphadora Tonks à décorer la salle avec des guirlandes multicolores et des ballons de toutes les formes. D’un coup de baguette magique, Tonks parsemait ici et là des étoiles lumineuses sur le plafond. Les invités arrivaient les uns après les autres soit en magicobus ou en voiture soit en transplanant. Remus Lupin fut le premier suivi de Maugrey Fol’œil. Neville Londubat était venu accompagné de sa grand-mère, puis vint le tour de Dean Thomas et Luna Lovegood, tous les deux invités par Ginny.
Un peu avant 17 heures, la voiture des Dursley se fit entendre. Mrs Figg sortit tout de suite sur le perron pour réceptionner Harry tandis que l’oncle Vernon s’empressait déjà de refaire démarrer la voiture pour arriver à Londres assez tôt.

- Bonjour Harry, est-ce que tu vas bien ? Mrs Figg était inquiète car Harry avait mauvaise mine.
- Je suis très fatigué ces temps-ci. Harry parlait d’une voix lasse et monocorde.
- Je pense qu’un petit thé te ferait le plus grand bien.

A peine eut-il ouvert la porte que Harry était recouvert de paillettes et de serpentins accompagnés d’un « Joyeux Anniversaire, Harry ! ! » tonitruant. Tout le monde s’était regroupé dans le hall d’entrée pour faire la surprise. Harry s’y attendait un peu mais joua le jeu en remerciant chacun des invités d’être venu et en arborant un sourire un peu forcé. Le banquet était somptueux. Mrs Weasley s’était surpassée. A chaque fois qu’elle voyait l’assiette de Harry vide, elle s’empressait de le remplir en disant qu’il n’avait que la peau sur les os. La fête battait son plein. Chacun s’amusait et dansait. Harry était content de voir ses amis heureux mais au fond de lui, il se sentait à l’écart de toute cette bonne humeur. Il profita d’un moment où tous étaient occupés pour s’éclipser à l’extérieur de la maison et s’asseoir sur un des bancs du perron. Hermione qui l’avait vu sortir, vint le retrouver.

- Harry, est-ce que ça va ? Tu as l’air si « lointain ».
- Ce n’est rien. J’ai juste besoin de prendre un peu l’air. Avec tout ce monde, il fait assez chaud à l’intérieur.
- C’est vrai qu’on étouffe là-dedans. Et puis, ça tombe bien car j’aimerais t’offrir ceci. Hermione lui tendit un gros paquet cadeau.
- Merci Hermione. Harry déchira le paquet et découvrit un magnifique pull de couleur beige crémeux qui à la lumière de la lune scintillaient légèrement de quelques éclats dorés.
- Je l’ai tricoté moi-même, j’espère que je l’ai fait à la bonne taille. La laine est magique, elle te protégera comme s’il s’agissait d’une armure.
- C’est vraiment magnifique. Pour la première fois de la soirée, Harry souriait sincèrement. Il se rendait compte qu’il avait de la chance d’avoir une amie comme Hermione.
- Viens, tout le monde doit se demander où tu es passé. On aura bien l’occasion d’avoir des tête-à-tête plus tard. Je reste chez Mrs Figg tout le reste des vacances.