Jusqu’au jour où…
- Un Boat people se prépare à partir. Leur a annoncé un ami de son frère. Je sais que vous avez un petit magot, ramassé au cours de vos rapines. Il reste deux places à bord. Si vous voulez quitter la ville, c’est le moment ou jamais. Je peux vous mettre en relation avec le Passeur.
Un Boat people ! Ce radeau de la méduse que de nombreux Cubains ont maintes fois tentés de prendre pour quitter la Havane vers la terre promise que représente les Etats Unis.
- C’est un risque à prendre. Lui a dit son frère lorsqu’il lui a fait part de ses doutes sur la solidité de l’embarcation et sur les dangers que représentait la traversée. Si on a récolté ces pesos c’est pour pouvoir partir.
Ce qu’ils ont fait. Pendant la nuit ils se sont rendu au près du Passeur, toutes leurs économies y sont passées mais ils ont put embarquer tous les deux. Ils étaient neuf, neuf à bord d’une embarcation prévue pour cinq au grand maximum. Le Passeur leur a fait son discours, leur expliquant les dangers du trajet : les forts courants à traverser, les requins jamais repus, les gardes côtes n’hésitant pas à les tirer comme des lapins.
- C’est pourquoi, a-t-il dit, il est interdit de faire le moindre bruit ou la moindre lumière tant qu’on ne sera pas hors de vue de la Côte.
Sur ces dernières recommandations il a largué les amarres et ils sont partis, tous plus terrorisés les uns que les autres mais l’espoir chevillé au cœur de voir apparaitre sous peu la Côte des Etats Unis. Comment faire là bas, sans argent et sans passeport, personne ne se posait la question. Les problèmes administratifs viendraient après. Pour le moment, le plus gros problème était celui de l’eau et de la nourriture, leurs maigres réserves ne leurs permettant pas de tenir jusqu’au bout du voyage. |