- Je veux la voir !
- Mademoiselle, je vous pris, cessez vos caprices !
Ai était en train de confectionnée une nouvelle robe de princesse pour Sunako lorsque cette dernière l'agressa une nouvelle fois.
- Onee-chan! Niji-nee-chan me manque! J'ai envie de la voir et je suis sure qu'elle aussi veut me voir, mais elle a peur de venir à la maison.
- Mademoiselle, arrêtez de l'appeler ainsi, ou Monsieur votre frère risquerait de se mettre en colère. Menaça-t-elle pour la calmer
- Qu'il me frappe et je fuguerai ! Déclara-t-elle tout en frappant du poing la table.
- Mademoiselle ! Ne dites pas de bêtises. Ai fronça les sourcils. Restez calme je vous pris. Voulez-vous que je vous prépare quelque chose?
- Non merci. Je veux voir Niji.
Ai soupira. Elle n'arriverait pas à la calmer, elle se contenta de l'ignorer pendant que la jeune fille fit la moue. Quelques instants plus tard, Yuki entra dans la salle.
- Bonjour Ai. Déclara-t-il d'un ton sérieux.
- Bonjour Monsieur. Ai inclina légèrement sa tête.
- Bonjour Imotochan. Dit-il en s'approchant de Sunako, et lui ébouriffa les cheveux.
Elle ne répondit pas. Il poursuivit son chemin et entra dans sa chambre.
Ai venait de terminer la robe. Elle décida de passer le balaie dans les salles les moins utilisées comme celles réservées aux cérémonies du thé. Kaname avait voulu garder dans sa demeure un peu de sa jeunesse. Ces salles rappelées aussi celle d'Ai et les jours qu'elle passait lorsqu'elle était toute petite, dans la maison de ses grands parents. Elle aimait beaucoup passer du temps à l'intérieur, l'odeur du bois, la vue du jardin avec son cours d'eau, l'ambiance qu'elles dégageaient. Elle se sentait à l'aise.
Elle poursuivit son ménage. Elle devait aller de l'autre coté de la résidence pour rencontrer les trois autres salles. En ouvrant l'une d'elles, elle sentit un courant d'air. Alors qu'elle rentra, elle vit les portes ouvertes et trouva Yuki dehors, assis dans la véranda. Surprise, elle s'installa près de lui.
- Quelque chose ne va pas Monsieur? Demanda-t-elle.
- Tu nettoies la salle ? J'espère que je ne te dérange pas.
- Absolument pas Monsieur. Dites-moi, quelque chose vous tracasse.
Yuki sourit, et se tourna vers Ai.
- Je me demande si tu te souviens encore de mon nom. A force de m'appeler « Monsieur », j'ai l'impression que c'est mon deuxième prénom. Dit-il ironiquement
- Je comprends. C'est ainsi que votre père m'a demandé de vous appeler.
- Mon père n'est pas là. S'il te plait, appelle moi par mon prénom, comme tu le faisais quand j'étais plus petit. Tu n'auras pas de problème, c'est moi qui te le demande.
Yuki posa sa main sur la joue d'Ai. Celle-ci rougit et s'empressa de retirer cette main étrangère.
- Yuki-kun...
Elle le fixa dans ses yeux. Ces mêmes yeux qu'il avait lorsqu'il était enfant. Elle éprouva une vague de nostalgie et dévia son regard.
- Depuis que je ne suis plus un enfant, tu me traites différemment. Ai, redevient celle que tu étais avant. Mais si cela va à l'encontre de ce que demande mon père car je suis le futur héritier, fais-le, Onee-chan.
Cela faisait plusieurs années qu'il ne l'avait pas appelée « grande soeur ». Elle hésita longuement, mais devant son regard, elle céda. Sans doute, elle aussi voulait la même chose que lui. Et comme à son habitude qu'elle avait, elle prit Yuki dans ses bras.
- Merci de céder à mes caprices. Dit-il d'une toute petite voix.
Ai resserra son étreinte. Yuki était un homme, mais il restait le même enfant qu'elle avait rencontré pour la première fois, il y a maintenant douze ans. Un enfant assez timide mais avec une grande joie de vivre.
« Où est passé cette joie de vivre qui t'animait tant, Yuki-kun » Pensa-t-elle avec regret.
Avec douceur, elle se redressa.
- Monsi'... Yuki-kun, vous devez vous préparer pour votre cours.
Yuki acquiesça, puis il a fixa dans les yeux.
- Maintenant que tu arrives à prononcer mon prénom, peut être que tu me tutoieras.
- Vous allez être en retard. Insista-t-elle.
Ai crut voir un sourire du bout de ses lèvres, puis vit Yuki se retirait.
« Malgré ce qu'on peut dire, Yuki-kun n'est qu'un enfant. »
Elle comprit ce que Yuki avait besoin et cela lui donna une chance de lui redonner cette flamme qui brûler en lui comme un feu d'artifice. Il avait encore du mal à faire le deuil de sa mère qui était tout ce qu'il comptait pour lui. Ai pourrait peut être combler ce manque, mais en aucun cas, elle pourrait remplacer sa mère. Ai voulait revoir encore une fois un sourire sur son visage.
La journée fut bien plus longue qu'elle ne le pensait. Niji rentra du lycée, complètement déprimée. La nouvelle du mariage ne passait pas bien et le défi que lui avait lancé Takahumi lui déplaisait. A sa porta, elle posa un long soupir. Puis, soudainement fit demi-tour et alla frapper deux maisons plus loin, chez Chiisu. Il était le seul qui pouvait l'aider et elle avait un plan. Elle toqua mais personne ne répondit, elle sonna plusieurs fois, mais aucune réponse.
« Ma porte restera constamment ouverte. »
Les paroles de Chiisu raisonnèrent dans sa tête. Elle déposa sa main sur la poigné et tenta d'ouvrir. En effet, elle était ouverte. Prudemment, elle entra. Personne à l'horizon, la maison me paraissait vide.
Chiisu-san !
Niji l'appela plusieurs fois, toujours rien. Elle referma la porte derrière elle et entra. Elle se déchaussa instinctivement, puis se dirigea vers la bibliothèque. Sans surprise, elle le découvrit le nez dans un bouquin.
- Salut Chiisu-san.
Il eut un temps de réaction puis se retourna.
- Désolé, je ne t'avais pas entendu entrer. Tu vas bien?
- Ca peut aller et toi?
- Et bien oui, j'ai découvert un livre que j'ai acheté il y a au moins cinq ans que je n'ai toujours pas lu.
- Ah bon ! Tu ne les as pas tous lu?
- Bien non. Disons que je ne lis pas assez vite.
Elle s'assit sur une chaise près de la table. Elle regarda les alentours, puis se jeta à l'eau.
- Chiisu-san, j'ai un marché à te proposer.
Il redressa sa tête et la fixa. Ses yeux verts perturba Niji puis les contempla. Marquant son impatience, elle poursuivit.
- Je te passe l'adresse de ma tante à Kyoto si en échange tu sors avec ma mère. |