William regardait Niji s’en aller. Il la laissait encore s’échapper. Encore. Non ! William retira la serviette sur ses jambes, la jeta sur la table et courut derrière elle. Dehors, il avait perdu sa trace. Il chercha dans toutes les directions. Elle n’était plus là, évaporée. Cependant il ne renonça pas. Il courut à perdre haleine, là où ses jambes pouvaient l’emmener. Peut être à la prochaine rue. Il fallait encore essayer, tourner à gauche, à droite, il devait se rendre à l’évidence, il ne la retrouverait pas.
Il reprit ses esprits, puis se demanda où il était. Il ne reconnaît plus rien, il n’y avait que des alcooliques, des chômeurs, des prostituées et autres gens peu fréquentable, surtout que William faisait très tâche avec son costard d’haute couture dans ce quartier assez glauque. La peur lui rongeait de l’intérieur. Il essaya de trouver un petit coin tranquille à l’abri des regards de tous ces inconnus, puis téléphona.
- Mochi mochi ?!
Malgré ce qu’il put attendre, la voix n’était pas endormie à cette heure-ci, mais William percevait un bruit de fond assez festif
- Yuki ? Excuse-moi, c’est William.
- Ah ! Mon ami, t’en as une de ces voix ? T’as eu un accident ?
- Presque, je me suis pommé et j’aimerai bien que tu viennes me chercher.
- Mmm… mouais. T’es où ?
- Euh… en fait j’en sais rien. J’étais au « Fleur de Lotus » et je me suis un peu éloignée dans un quartier un peu chaud, si tu vois ce que je veux dire.
- Ano… ouais. Ok. Bah en fait, je ne peux rien faire pour toi. Excuse moi mon ami ! Mais j’ai un pote dans le coin qui pourra t’héberger et je viendrai te chercher demain.
- Toi ? Un pote ici ?
- Attend je t’envoie l’adresse. Bonne nuit. Ah, et n’oublie pas de regarder tes chaussures, on ne sait jamais.
Cette dernière phrase le rassura moyennement. Il reçu un plan avec l'adresse indiqué. Au point où il en était, il n'avait aucune raison de ne pas faire confiance.
William atterrit dans un jardin public où une cabane était construite.
« Yuki connaît vraiment ce type ?!?! »
Il hésita. Comme il n’avait plus rien à perdre, il toqua sur ce qu’il supposa être une porte, avec une certaine peur de la casser. Rien ne se passa, puis, discrètement, la porte s’entrouvrit. Une petite tête sortit en bas de la porte, William s’accroupit pour parler.
- Z’êtes qui ? ’voulez quoi ?
- Un ami de Yuki… euh, Yuki Suzuki…
- Chut !
La tête rentra et la porte s’ouvrit davantage. William entra en jetant un regard derrière lui, puis, toujours avec peu de confiance, il referma la porte derrière lui. Il ne trouva plus l’homme, mais devant lui, se trouvait un trou ou plutôt un passage avec une échelle, conduisant au sous-sol. William resta perplexe.
- Bah alors ! Vous venez ! S’impatienta la voix de l’homme qui sortait du trou
William respira un grand coup, expira longuement puis descendit. Pas simple d’être claustrophobe. La descende de l’Everest fut une incroyable épreuve. Malgré ce qu’il pouvait penser, la pièce qu’il accueillit était spacieuse et dépourvu de fenêtre. Le plus incroyable était la domination du rose, des rubans, des peluches et de tout ce qui était mignon.
William s’éclaircit la voix.
- Ko-nni-chi-wa ! Articula-t-il.
Le propriétaire de ce trou lui tournait le dos. Assis à terre, il était concentré à sa tâche. William s’approcha à pas de loup et il vit son hôte tricoter une écharpe. Ce dernier arqua un sourcil, tourna légèrement la tête et sursauta, entraînant William dans sa peur, qui fit trois pas en arrière.
« Très louche ce type ? » pensa-t-il.
L’hôte se redressa d’un bond, sortit à grand enjambé de la salle, puis revint rapidement avec une assiette replis de mets.
- Z’avez faim ?
- Non merci, je viens de manger et…
L’hôte fronça les sourcils. William crut voir des éclairs dans ses yeux.
- Ok ! j’ai encore un peu de place dans le ventre.
L’hôte fit un large sourire. L’assiette regorgeait de gâteaux et diverses sucreries. Hormis que son estomac refusait d’être poli envers cet homme, William se força à manger.
La douceur du glaçage, le moelleux de la pâte, le croustillant des petites de chocolat qui fondaient dans la bouche, le goût sublime et délicat. C’était tout bonnement exquis. William n’en croyait pas.
- C’est vous qui avez fait ceci ? C’est délicieux !
- Z’en voulez encore ?
Ces gâteaux étaient les meilleurs qu’il n’avait jamais goûtés. Comment refuser ! Il acquiesça vivement et à eux deux, vidèrent l’assiette. |